Les récifs artificiels en Languedoc-Roussillon. Etude halieutique : méthodologie et premiers résultats

Type Rapport
Date 1985-11
Langue(s) Français
Référence DRV-85.3/PE/SÈTE
Auteur(s) Duval Capucine1, Duclerc Jean1
Contributeur(s) Farrugio Henri, Harmelin Vivien Mireille, Laurec Alain, Le Corre G., Benharat K., Boucart C., Mosconi N., Aucordier T., Capelle Jean
Affiliation(s) 1 : Ifremer, france
Résumé OBJECTIFS DU SUIVI ET MÉTHODE DE TRAVAIL - La présente étude, qui s'intègre dans le cadre du programme national d'immersion de récifs artificiels, doit s'étaler sur cinq ans. Le travail effectué depuis mars 1984, date à laquelle ce programme a réellement été lancé, concerne principalement des aspects méthodologiques et secondairement le traitement des informations recueillies au cours de cette année et demie de recherches. Le but final de ce programme est de tenter de fournir des éléments permettant d'évaluer les impacts des récifs artificiels sur les pêches et l'environnement. Nous avons pu constater au travers d'un travail bibliographique concernant les récifs artificiels effectué par LEFEVRE et al. (1984), que sur les 792 documents consultés, seulement 16 % d'entre eux traitent d'aspects scientifiques qui le plus souvent sont a caractère fondamental plutôt qu'appliqué. Seul un petit nombre d'entre eux se rapporte aux aspects halieutiques sans toutefois indiquer de manière précise les méthodes et les techniques utilisées. Ce manque d'informations concernant la quantification des impacts des récifs artificiels sur les pêches et l'environnement de la part de pays beaucoup plus expérimentés que la France dans ce domaine, nous a conduit dans une première phase à rechercher et tester une stratégie d'échantillonnage qui puisse répondre aux objectifs visés. C'est le premier but de la présente étude. Le retard pris dans le programme d'immersions des récifs artificiels, nous a fait bénéficier d'une année complète d'échantillonnage sur les sites non aménagés. Cette année de "référence" va permettre de caractériser l'état du milieu et l'activité professionnelle exercée avant les aménagements. C'est la seconde étape de notre travail. Sur les cinq sites d'aménagement prévus, deux ont fait l'objet d'un suivi plus précis. (A l'origine de ce choix, trois faits :):nous avons préféré limiter le nombre de sites d'étude afin de recueillir un nombre suffisant de données pour permettre un traitement statistique ce qui n'aurait pas été envisageable pour les cinq sites compte tenu des moyens financiers et donc humains dont nous disposions pour effectuer ce travail. La méthode de travail a consisté dans un premier temps à définir les différents impacts attendus des récifs artificiels qui seraient décelables tant au niveau de l'environnement que de l'activité professionnelle exercée. Trois types de quantification ont été retenus: 1- effet de concentration, 2- régularisation des captures, 3- modifications de la démographie. Le quatrième type de quantification volontairement exclu, bien que constituant l'objectif final d'un aménagement en récifs artificiels, concerne l'impact de ces derniers sur la production des secteurs concernés. Une telle quantification nécessite en premier lieu une bonne connaissance de la production des secteurs non aménagés, élément jusqu'ici inconnu mais que nous commençons a appréhender. D'autre part, il faut garder à l'esprit que l'ensemble des récifs immergés représente actuellement une part très petite de l'étendue des secteurs de pêche. Détecter ce type d'impact nécessiterait une étude beaucoup plus fine que celle actuellement réalisable et une participation plus massive des pêcheurs professionnels. Ceci doit être envisageable à plus long terme. Les impacts potentiels ayant été définis, nous avons recherché les techniques et les méthodes pour parvenir à les quantifier tout en gardant à l'esprit la problématique des récifs artificiels. En effet, ces derniers sont des systèmes complexes car d'une part ce sont des substrats durs avec une architecture élaborée réunissant à la fois des espèces sédentaires et des espèces migratrices, d'autre part, ils sont difficilement cernables car, comme dans tout système ouvert, les échanges de la faune mobile avec l'extérieur sont multiples, enfin ils sont de petite taille ce qui oblige à considérer des populations d'individus et non des stocks. La technique de capture que nous avons choisie d'utiliser pour tenter de quantifier les trois impacts préconisés est la pêche réalisée avec des filets calés sur le fond (trémails, filets mail1ants). L'absence de récifs artificiels pendant cette année et demie de recherche nous a empêchés de tester cette technique dans des conditions optimales. Nous nous sommes tournés vers un site comprenant un secteur rocheux dans lequel se trouve une épave de bateau et un secteur de substrats meubles suffisamment éloigné du secteur précédent. Enfin, une autre étape de notre travail a consisté à mettre au point techniques et méthodes nécessaires pour réaliser un bilan de l'état du milieu et de l'activité professionnelle exercée avant les aménagements, deuxième objectif du présent document. Les résultats vises dans les deux sites choisis comme cadre de l'étude expérimentale, sont la nature des espèces présentes, les rendements obtenus par capture pour chaque technique de pêche, la composition de la flottille de pêcheurs professionnels, la nature et l'abondance de leurs captures, leurs méthodes de pêches et leur activité, et si possible une estimation de la production de chaque site. Plusieurs techniques ont été utilisées pour atteindre les résultats concernant le milieu naturel, ceci afin de recouper les informations obtenues et estimer les limites de chacune des techniques. Nous nous sommes servis de deux techniques de pêche, les filets maillants et le chalutage, et d'une technique d'observation directe in situ en scaphandre autonome. Cette dernière a l'avantage de permettre d'aborder les aspects fonctionnels des récifs artificiels tels que l'aspect physique des structures, la colonisation par la faune sessile et la flore, la répartition des espèces mobiles par rapport à l'habitat. Son inconvénient majeur concerne la trop courte durée d'intervention. La pêche professionnelle exercée dans la zone côtière des trois milles concerne essentiellement les "petits métiers". La quantification de leur activité a été réalisée à partir d'une série d'observations sur le terrain effectuée par des enquêteurs.
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Comment citer 

Duval Capucine, Duclerc Jean (1985). Les récifs artificiels en Languedoc-Roussillon. Etude halieutique : méthodologie et premiers résultats. DRV-85.3/PE/SÈTE. https://archimer.ifremer.fr/doc/00178/28972/