La contamination chimique sur le littoral Loire-Bretagne. Résultats de 35 années de suivi du Réseau d’Observation de la Contamination Chimique

Autre(s) titre(s) Chemical contamination of the Loire-Brittany coastal waters
Type Rapport scientifique
Date 2017-10-12
Langue(s) Français
Référence RST.RBE-BE/2017.02
Auteur(s) Chiffoleau Jean-Francois1
Note Ce manuscrit a bénéficié de la relecture et des critiques de Anne Grouhel, Isabelle Amouroux et Aourell Mauffret (unité Biogéochimie et Écotoxicologie), de Lucie Bizzozero (LER MPL de Nantes) et de Nathalie Wessel (Service Vigies) d’Ifremer, et de Philippe Fera ( Agence de l’Eau Loire-Bretagne ).
Résumé

Le ROCCH (Réseau d’Observatoire de la Contamination CHimique) est un observatoire de la contamination chimique du milieu marin littoral mis en place par le ministère chargé de l’Environnement à la fin des années 70 et mis en œuvre par IFREMER. Son objectif est de décrire les distributions de contaminants chimiques sélectionnés sur les côtes de France métropolitaine et certaines régions ultra-marines, et de suivre leur évolution temporelle. La stratégie consiste à mesurer ces contaminants dans des matrices intégratrices, tissus d’organismes inféodés à ces régions ou sédiments de surface. Depuis la fin des années 80, le ROCCH fournit des données environnementales aux conventions des mers régionales (convention OSPAR pour la Manche et l’Atlantique, convention de Barcelone pour la Méditerranée), les directives Européennes DCE (Directive Cadre sur l’Eau) et DCSMM (Directive Cadre Stratégie pour le Milieu Marin) et des données sanitaires pour la DGAL (Direction Générale de l’Alimentation) du Ministère en charge de l’Agriculture.

Ce  rapport fait la synthèse des données de contamination les plus récentes du littoral de l’agence de l’eau Loire-Bretagne (AELB) issues des sous-programmes de surveillance ROCCH matière vivante et ROCCH sédiment, en mettant en parallèle les observations issues des deux stratégies. Les contaminants sélectionnés sont issus des listes de la convention OSPAR (cadmium, plomb et mercure, Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques, Polychlorobiphényles, pesticides organochlorés, composés organo-stanniques dont le tributyl-étain), les observations sur ce dernier contaminant étant complétées par la mesure de l’imposex, effet biologique spécifique de l’exposition à ce contaminant. Additionnellement, quelques autres contaminants métalliques suivis depuis plusieurs décennies et d’intérêt environnemental (cuivre, zinc, nickel, argent) sont fournis. Grâce à la couverture géographique importante et parfois très côtière du ROCCH sédiment, il est tenté d’identifier à la fois les points chauds et la source de rejets susceptibles d’être à l’origine de régions contaminées. Grâce à la résolution temporelle et la longueur des séries d’observation du ROCCH Matière Vivante, les évolutions de ces apports sont étudiées. Enfin, les niveaux mesurés sont comparés aux critères d’évaluation d’OSPAR, le « niveau bas » BAC (Background Assessment Criteria) et le « niveau haut » EAC (Environmental Assessment Criteria) remplacé le cas échéant pour les organismes par le seuil sanitaire EC (European Criteria) ou pour le sédiment par le critère environnemental ERL (Effect Range Low). Pour certaines régions très contaminées, une cartographie de la contamination sédimentaire est proposée, destinée à mettre en évidence à la fois les sources de cette contamination et son extension dans la région littorale.

Les niveaux de contamination baissent sur la plus grande partie des sites littoraux depuis près de 20 ans. La situation actuelle met en évidence très peu de concentrations élevées dans les tissus de mollusques, les seuls dépassements observés étant causés par les niveaux de CB 118 dans presque toutes les régions et par le TBT dans la rade de Brest. Les niveaux les plus élevés observés dans les sédiments concernent principalement 3 grandes régions, la rade de Brest, le Pays de Lorient et le grand estuaire de la Loire. Ils sont le fait des métaux et HAPs dans la rade de Brest, de métaux, HAPs et PCBs dans le Pays de Lorient et à un moindre niveau de métaux et de PCBs dans l’estuaire de la Loire. La rade de Brest est la région qui montre la contamination la plus large, puisque dans le sédiment tous les métaux et la plupart des HAPs enregistrés sont soit supérieurs aux seuils OSPAR, soit au-moins beaucoup plus élevés que la médiane régionale et dans les moules le TBT dépasse lui-aussi les seuils. Dans le grand estuaire de la Loire, les dépassements des seuils sédimentaires sont causés par le plomb et les CBs 101 et 118, les niveaux de plomb se distinguant assez peu de la médiane régionale alors que les niveaux de PCBs étant parmi les plus importants repérés en Loire-Bretagne. Dans le pays de Lorient, si les niveaux en métaux sédimentaires sont moindres que dans les 2 régions citées plus haut, la contamination par les HAPs et les PCBs est importante.

Cette synthèse des données de surveillance montre que les deux types de suivi, dans les organismes dans le sédiment de surface, sont extrêmement complémentaires. Des contaminations peuvent être repérées alternativement par l’une ou l’autre des 2 matrices considérées suivant le comportement du contaminant en question, sa spéciation chimique ou la proximité de ses sources.

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Comment citer 

Chiffoleau Jean-Francois (2017). La contamination chimique sur le littoral Loire-Bretagne. Résultats de 35 années de suivi du Réseau d’Observation de la Contamination Chimique. RST.RBE-BE/2017.02. https://archimer.ifremer.fr/doc/00405/51617/