Rôle fonctionnel des protistes hétéro/mixotrophes dans le réseau trophique d'un écosystème conchylicole: le marais atlantique

Type Thèse
Date 1999-12-21
Langue(s) Français
Auteur(s) Dupuy Christine1, 2, 3
Université Université de La Rochelle
Discipline Océanogaphie Biologique & Environnements Marins
Directeur de thèse Solange Le Gall
Co-directeur Hartmann Hans
Financement Ifremer, CNRS
Mot-Clé(s) Huître, Ressources trophiques, Réseau microbien, Protistes, Lien trophique, Marais maritime
Résumé

L'huître Crassostrea gigas se nourrit en filtrant le phytoplancton, mais dans les marais atlantiques, cette production phytoplanctonique ne suffit pas pour équilibrer son bilan énergétique. L'analyse du réseau microbien planctonique au cours de l'isolement du marais en mortes-eaux montre une succession de peuplements : des diatomées qui épuisent rapidement les nutriments, puis des bactéries et enfin des protistes flagellés et ciliés. La production bactérienne représente une ressource énergétique importante, mais l'huître ne peut capter efficacement ces particules < 1 µm. Les protistes hétéro/mixotrophes qui se nourrissent de ces picoproies pourraient alors, s' ils sont retenus par l'huître, représenter un "relais trophique" entre la production bactérienne et l'huître. Cette étude a pour objectif de déterminer l'importance et le rôle des protistes dans les marais atlantiques et d'estimer leur contribution à la nutrition de l'huître. Plusieurs approches ont été utilisées: ( 1) un suivi annuel dans un marais pour estimer l' importance des protistes comme ressource énergétique potentielle, (2) des expériences au laboratoire et in situ pour évaluer les capacités de l' huître à retenir les protistes, (3) des incubations in situ pour estimer les taux de croissance des principaux types de protistes et le rendement du transfert de matière à travers ce compartiment-clé. Dans le marais, les flagellés de taille> 5 µm représentent la première ressource trophique du plancton (602 µg C1-1 en période estivale). Les dinoflagellés, les flagellés < 5 µm, les ciliés et les diatomées apportent une contribution très variable selon la saison et la durée d'isolement des eaux. L'étude expérimentale de la rétention de particules par l' huître montre que tous les protistes de taille> ou égale à 5 µm sont captés par les branchies de l'huître: dans 400 ml d'eau du marais, une huître d'un an retient en 15 min 94 % des ciliés et 96 % des flagellés (taille> 5 µm). Les protistes hétéro/mixotrophes, qui consomment les bactéries et le phytoplancton, sont très abondants dans le marais en conditions saisonnières favorables. Des incubations in situ mettent en évidence une production élevée, un temps de génération court (7 à 26h) et un fort rendement de croissance (48 % pour les ciliés). L'huître utilise donc, outre des diatomées, les protistes hétéro/ rnixotrophes: les flagellés > 5 µlm constituent sa principale ressource énergétique (58 %en été), les dinoflagellés et les ciliés, un apport complémentaire. Ainsi, via les protistes, l'huître récupère une partie de la forte production bactérienne (qu'elle ne peut capter) sous une forme particulaire d' une taille accessible à la rétention par son filtre branchial.

Texte intégral
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Comment citer 

Dupuy Christine (1999). Rôle fonctionnel des protistes hétéro/mixotrophes dans le réseau trophique d'un écosystème conchylicole: le marais atlantique. PhD Thesis, Université de La Rochelle. https://archimer.ifremer.fr/doc/00439/55103/