Mesure de la demande chimique en oxygène dans l'eau de mer.

Autre(s) titre(s) Oxygen Chemical Demand Measuring in seawater
Type Article
Date 1972-03
Langue(s) Français
Auteur(s) Michel Pierre
Source Revue des Travaux de l'Institut des Pêches Maritimes (0035-2276) (ISTPM), 1972-03 , Vol. 39 , N. 3 , P. 361-365
Résumé Introduction : La mesure de la demande chimique en oxygène (D.C.O.) est une détermination de la matière organique dans l'eau basée sur son oxydabilité par le bichromate. La présence de matières organiques dans l'eau de mer est un des facteurs qui conditionnent la productivité des océans : qu'elles soient directement assimilables ou qu'elles doivent d'abord être transformées en substances nutritives par les bactéries. Cette action bénéfi-que a aussi ses limites. D'une part la consommation des matières organiques reste restreinte ; quand elles dépassent un certain taux, il n'y a plus augmentation de productivité. D'autre part, l'excès de matières organiques se dégrade en consommant de l'oxygène dissous et concurrence ainsi la vie marine. Dans les cas extrêmes cet excès peut provoquer l'eutrophisation du milieu, c'est-à-dire sa dégradation pratiquement irréversible. Enfin, les matières organiques peuvent être considérées comme indicatrices de pollution puisqu'elles accompagnent normalement les effluents urbains et la plupart des effluents industriels Lors de l'examen physicochimique du milieu, il est donc intéressant de procéder à leur dosage. Dans le cas des eaux douces, le problème est depuis longtemps résolu, leur dosage étant effectué en les oxydant soit par le permanganate, soit par le bichromate sulfurique. Cette dernière méthode a été normalisée (1) ; elle donne toute satisfaction pour les eaux fluviales et sert de base aux Agences financières de bassin pour le calcul des redevances Pour les eaux estuariennes ou océaniques, ces méthodes ne sont pas directement applicables. La présence de chlorures facilement oxydables, en quantité importante, enlève toute signification aux mesures. L'oxydation par le permanganate fut adaptée par GIRAL (1927) et GOMEZ IBANEZ (1928). L'oxydation des chlorures était alors évitée par addition de sulfate de manganèse qui en milieu peu acide, transforme le permanganate en bioxyde de manganèse qui sert d'oxydant. Mais le rendement de cette oxydation est faible et provoque un nivellement des résultats. Leur interprétation fine exigerait donc une précision qu'ils atteignent difficilement. Certains appareils récents peuvent réaliser une analyse automatique des matières organiques dans l'eau. Il suffit d'y introduire un micro-échantillon qui est vaporisé instantanément. Les matières organiques sont alors oxydées par l'oxygène à très haute température et l'on dose par absorption infrarouge le gaz carbonique ou l'oxyde de carbone formé. La méthode est applicable à l'eau de mer. Elle résoud donc de façon élégante le problème posé, mais elle est aussi très onéreuse. Hors, de nombreux petits laboratoires côtiers, tels que les stations conchylicoles, ont besoin de ces informations. Ils ont l'immense avantage de pouvoir analyser rapidement et sur place, des échantillons instables dont le traitement, par un laboratoire centralisateur plus important, ne donnerait pas entière satisfaction. 11 est donc utile de mettre au point, pour cet usage, une méthode fiable permettant des dosages en série sans nécessiter d'appareillage spécial.
Keyword(s) Methodology, Organic matter, Oxygen demand, Seawater
Résumé en anglais Introduction: Measuring the chemical oxygen demand (COD) is a way of determining the organic matter in water based on its oxidisibility by bichromate. The presence of organic matter in sea water is one of the factors that determines the productivity of the oceans: whether this organic matter will be absorbed directly or must first be transformed into nutritive substances by bacteria. This beneficial action also has its limits. On the one hand, consumption of organic matter remains limited; when it exceeds a certain rate, there is no longer any increase in productivity. On the other hand, the excess organic matter deteriorates by consuming the dissolved oxygen and thus competes with marine life. In extreme cases, this excess can cause the eutrophication of the environment, that is, its practically irreversible deterioration. Finally, organic matter can be considered as a pollution indicator since it normally accompanies urban wastewater and most industrial wastewater. It is therefore of interest to proceed with its dosage during the physicochemical examination of the environment. In the case of fresh water, the problem has long since been resolved, their dosage being carried out by oxidising them using either permanganate or sulphuric bichromate. This last method has been standardised (1); it gives a completely satisfying result for river water and gives the Financial Basin Agencies a basis for calculating taxes. For estuary or sea water, these methods are not directly applicable. The presence of easily oxidisable chlorides in significant quantity renders measurements meaningless. Oxidisation by permanganate was adapted by Giral (1927) and Gomez Ibanez (1928). The oxydisation of chlorides was at that time avoided by adding manganese sulphate, which, in a low-acid environment, transforms permanganate into manganese dioxide, which serves as an oxidising agent. But this oxydisation's yield is weak and causes a levelling of the results. Their expert interpretation would therefore require an accuracy that they achieve with difficulty. Some new apparatuses can perform an automatic analysis of organic matter in water. All that is needed is to insert a micro-sample, which is instantly vaporized. The organic matter is then oxidised by the oxygen at a very high temperature and the carbonic gas or the carbon oxide that is formed is measured out by infrared absorption. The method is applicable to sea water. It therefore resolves in an elegant way the problem that is posed, but it is also very costly. Many small coastal laboratories, such as shellfish farms, need this information. They have the immense advantage of being able to analyse, rapidly and on site, instable samples whose processing by a larger centralised laboratory would not give completely satisfying results. It is therefore useful to develop for this use a reliable method that allows serial dosing without the need for special equipment.
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Comment citer 

Michel Pierre (1972). Mesure de la demande chimique en oxygène dans l'eau de mer. Revue des Travaux de l'Institut des Pêches Maritimes, 39(3), 361-365. Open Access version : https://archimer.ifremer.fr/doc/00000/2060/