FN Archimer Export Format PT J TI Sérologie et immunologie de deux espèces de thonidés (Germo alalunga gmelin et Thunnus thynnus linné) de l'atlantique et de la méditerranée OT Serology and immunology of two species of tunas (Germo alalunga gmelin and Thunnus thynnus linne) from Atlantic and french Mediterranea BT AF KEYVANFAR, Amine AS 1:; FF 1:; TC 0 UR https://archimer.ifremer.fr/doc/1962/publication-4248.pdf LA French DT Article AB BORDET, qui a posé les fondements de la sérologie moderne, a montré que le sérum d'un animal agglutine généralement les globules rouges d'un animal d'espèce différente. La découverte de la spécificité sérologique a conduit logiquement à se demander si, à côté des différences qui séparent les espèces, il n'en existerait pas de moindres, à l'intérieur d'une même espèce. Ce problème a été résolu pour la première fois par LANDSTEINER qui a trouvé, en 1900, que les globules rouges d'animaux d'une espèce déterminée peuvent être agglutinés par le sérum de certains individus de cette même espèce, et qu'il existe par conséquent différents groupes de sang dans une même espèce. Sa première découverte a été celle du système des groupes AB0 chez l'Homme. Ce résultat traduit la présence dans les globules rouges humains de substances, les antigènes érythrocytaires, qui créent des différences individuelles et dont la grande importance va se révéler par la suite. Les études faites par les anthropologistes, ont montré que les races humaines pouvaient être caractérisées par l'observation de la fréquence des différents groupes de ce système AB0. Ces constatations ont entraîné de nombreuses recherches sérologiques sur diverses espèces d'animaux domestiques (FERGUSON, 1941; OWEN et al., 1947; BRILES et al., 1950; STORMONT et al., 1951 ; DUJARRIC DE LA RIVIÈRE et al., 1952; SCHEINBERG, 1956; PODLIACHOUK, 1957). La question s'est également posée de savoir si cette étude des groupes sanguins pouvait apporter la solution de certains problèmes raciaux que pose la biologie des poissons. CUSHING, le premier, en 1951, au début d'un rapport sur la différenciation sérologique des sangs chez les poissons, exprime « le besoin de méthodes permettant de distinguer aisément des groupements raciaux au sein d'une même espèce de poisson ». C'est la raison qui lui fait entreprendre l'étude des propriétés du sang de ces vertébrés, avec l'espoir d'y découvrir des différences individuelles; de telles différences contribueraient à préciser la notion de race, à vérifier la valeur de celles déjà établies pour certaines espèces et aideraient à suivre les poissons migrateurs dans leurs déplacements. Entre 1951 et 1961, CUSHING, travaillant seul ou en collaboration, poursuit ses recherches sur différents groupes animaux. Chez les poissons, elles concernent le plus souvent les thonidés; dès 1952 il montre la présence d'hémagglutinines naturelles dans le sang de Neothunnus macropterus et de Katsuwonus pelamis. A partir de 1959, il publie des résultats obtenus sur les baleines avec FUJINO qui en avait commencé l'étude depuis 1953. C'est à partir de 1958 que SUZUKI et ses collaborateurs détectent l'existence de groupes sanguins chez quelques espèces de thons de l'Océan pacifique et de l'Océan indien et, pour les deux mers, observent des différences dans leur fréquence. Enfin d'autres auteurs se sont également préoccupés des groupes sanguins des poissons: SINDERMANN et MAlRS, par exemple, chez les harengs du golfe du Maine ( 1959 ) et chez un squale ( 1961 ) ; SINDERMANN ( 1961 ) chez les sébastes. Il existe d'autres techniques susceptibles de révéler les différences entre les individus de même espèce: ce sont les techniques de l'immunologie des protéines sériques. Depuis le début du siècle, les propriétés antigéniques de ces protéines sériques ont été souvent utilisées pour préciser les relations phylogénétiques existant entre les espèces animales (NUTALL, 1904) y compris les poissons (GEMEROY, 1943 ). Après la découverte des réactions immunologiques en milieu gélifié par diffusion simple (OUDIN. 1946) ou par diffusion double (OUCHTERLONY, 1949), ces études ont été poursuivies. En ce qui concerne les poissons, O'ROURKE (1961 ) a mis en oeuvre la méthode d'Ouchterlony pour vérifier la valeur de certaines espèces douteuses de sébastes des mers nordiques. Cependant les différences intraspécifiques dans les propriétés antigéniques des protéines n'ont été que rarement utilisées pour la recherche des races (ZAKS et SOKOLOVA, 1961). Au sujet de l'étude raciale des thonidés, nous n'avons trouvé qu'une seule référence sur remploi de la méthode d'Ollchterlony; par cette technique, SUZUKI et MORIO (1959 ), travaillant sur les thons de l'Océan indien, ont découvert une différence individuelle chez l'albacore. En France, la recherche sérologique en vue de l'étude de la biologie des poissons a été appliquée tout d'abord par CLERC et LEE ( 1960) pour différencier les groupements de sardines du golfe du Lion et suivre leurs déplacements. A notre connaissance, aucune recherche de ce genre n'a encore été faite concernant les thonidés des côtes atlantiques et méditerranéennes d'Europe. Or, si les espèces en sont bien connues et définies, il n'en est pas de même de leurs migrations. Parmi ces thonidés deux ont retenu notre attention, le thon rouge - Thunnus thynnus (L.) et le germon - Germo alalunga (GML.) - à cause des particularités de leur répartition. Le thon rouge de la Méditerranée est connu depuis la plus haute antiquité. Pour certains auteurs, ROULE notamment, il est différent de celui de l'Atlantique et constitue une variété particulière, D'autres pensent que les thons rouges ne peuvent être subdivisés en races et qu'il existe des échanges importants entre les populations atlantiques et méditerranéennes. Tout récemment. en 1960, des thons rouges, marqués près de Cadix par RODRIGUEZ-RoDA et HAMRE, ont permis de démontrer qu'il y a effectivement une pénétration en Méditerranée. En effet, si certains de ces thons se sont dirigés vers l'ouest et le nord d'autres ont pris la direction de Gibraltar et l'un d'eux a été recapturé environ trois mois plus tard dans le golfe du Lion. Avec les germons, le problème semble différent: d'une part ils sont pêchés en abondance dans l'Atlantique d'autre part leur présence est fréquente dans le golfe de Gênes, en Mer tyrrhénienne, en Méditerranée orientale et on les trouve dans le golfe du Lion, mais jamais ils n'ont été signalés des côtes d'Espagne, d'Algérie ou du Maroc méditerranéen, ce qui permet de se demander s'il ne s'agit pas de deux populations différentes. Pour l'étude des migrations, d'une manière générale, les biologistes considèrent le marquage comme la méthode de choix, en dépit des difficultés qu'elle présente parfois. Malheureusement les reprises sont souvent rares et si le retour d'une marque peut confirmer une hypothèse, l'absence de toute recapture ne saurait l'infirmer. Etant donné ces conditions, les recherches sérologiques et immunologiques semblent devoir apporter une contribution intéressante à l'étude de la biologie du germon et du thon rouge. C'est la raison qui nous les a fait entreprendre. (OCR non contrôlé) AB Bordet, who laid down the foundations of modern serology, showed that serum from one animal species usually agglutinates the red blood cells from a different species. The discovery of serological specificity logically led to the question as to whether, in addition to the differences that separate species, there are differences within a species.... PY 1962 PD DEC SO Revue des Travaux de l'Institut des Pêches Maritimes SN 0035-2276 PU ISTPM VL 26 IS 4 BP 407 EP 456 ID 4248 ER EF