Résumé |
En 1946, j'ai commencé à pratiquer régulièrement la pêche au chalut au large des côtes orientales de Corse tout en restant basé à Nice ; j'ai ainsi été amené à faire, trois à quatre fois par mois, l'aller et retour entre mon port d'attache et les lieux de pêche. Les deux premières années, au cours de ces voyages, l'habitude était de placer à l'arrière du bâteau une ligne traînante munie de cuillère, mais il n'y avait jamais de capture de thon. Les petits caboteurs qui à partir de 1948 firent régulièrement la ligne Marseille-Nice-la Corse, montrèrent qu'il était possible de prendre des thons aux lignes traînantes dans notre région. Les membres des équipages, originaires des ports de la côte atlantique, utilisaient des lignes en chanvre de 3 mm, longues de 15 à 40 brasses, montées avec avançons en fil d'acier de 45 à 65 centièmes et hameçons doubles sans ardillons garnis d'un leurre en fibre de rayonne. Devant les bons résultats obtenus par ces bâteaux, mon chalutier a été gréé au cours de l'année 1948 de deux tangons de 9 m de long sur lesquels étaient fixées une douzaine de lignes. C'est ainsi que, chaque année de juillet à octobre parfois méme à partir d'avril, j'ai pratiqué la pêche des thons dans le golfe de Gênes, au large des côtes de Provence, de la Corse et même de la Sardaigne, à bord de l'"Annonciation" jusqu'en 1957 puis à bord du "Lutin". |