FN Archimer Export Format PT Rapport TI L'exploitation rationnelle des ressources de la mer. Gestion des bassins conchylicoles BT AF KOPP, Joel JOLY, Jean-Pierre LE GAGNEUR, Eric RUELLE, Francois AS 1:;2:;3:;4:; FF 1:;2:;3:;4:; C2 IFREMER, FRANCE UR https://archimer.ifremer.fr/doc/00092/20366/18029.pdf LA French DT Report DE ;Stocks ostréicoles;Stocks mytilicoles;Biochimie;Mortalité naissain;Normandie AB L'élément marquant intervenu durant l'année 1995 est l'augmentation considérable de la production d'huîtres commercialisables sur l'ensemble du littoral avec 44.000 tonnes produites en 1995 (dont 34.500 t pour le seul département de la Manche) contre 36.000 tonnes en 1990. Cette augmentation était déjà pressentie dans un précédent rapport (Jeanneret et al, 1992), car de nombreux terrains concédés n'étaient pas encore mis en exploitation. Le mot "commercialisable" est important car il ne préjuge pas de la quantité d'huîtres réellement commercialisée. On sait combien la campagne de vente 1995 a été difficile pour l'ensemble des ostréiculteurs français, avec notamment un effondrement des prix de vente à la production (- 30 %) et une part importante d'invendus qui ont été écoulés ensuite partiellement et difficilement, en particulier par des ventes à l'étranger à bas prix. Le marché des huîtres est déjà européen et bientôt mondial. La France est en Europe le principal consommateur d'huîtres (loin devant les autres nations) et des pays comme l'Irlande, la Grande-Bretagne et les Pays-Bas, qui consomment très peu d'huîtres, approvisionnent maintenant le marché européen (et donc la France) avec des produits de bonne qualité. Le problème vient d'un marché déjà saturé par la seule production française. On peut épiloguer longtemps sur le fait que ce phénomène correspond à une surproduction ou une sous consommation, le résultat est le même: les prix baissent et les invendus augmentent. Dans ce contexte nous avons toujours dit que la qualité devait primer la quantité. Si la production locale est importante et place la Normandie en tête des régions de production ostréicole. la qualité des huîtres produites reste fort heureusement au dessus de la moyenne nationale, comme l'attestent les performances de croissance enregistrées à travers le réseau REMORA de l'IFREMER. Les professionnels le savent bien, et nos observations de terrain le prouvent : si le nombre de poches en élevage a augmenté récemment, la charge par poche a diminué et ceci a permis d'augmenter la quantité d'huîtres produites sans nuire à leur qualité. Mais il faut être vigilant, car nous avons déjà atteint un seuil limite de production vendable, et toute initiative visant à promouvoir les produits normands et leur qualité est bienvenue (ex: label régional). La création récente d'une Organisation de Producteurs régionale est une initiative positive qui permettra peut être d'assainir le marché de l'huître, en visant à une meilleure organisation de la profession face à la demande et aux exigences de la grande distribution. Les professionnels normands sont en général d'excellents producteurs, mais peu d'entre eux ont été formés pour affronter les centrales d'achat. Peut-être faudra-t-il également explorer de nouveaux modes de consommation et surtout convaincre les consommateurs. A ce sujet, notons que 90 % des huîtres consommées par les Américains du Nord sont vendues écoquillées pour être cuisinées ou transformées (fumées, congelées ou appertisées). Au delà de ces difficultés économiques les professionnels se trouvent exposés à des problèmes biologiques. En Normandie, les mortalités de naissains n'ont pas atteint les proportions alarmantes observées dans les régions au sud de la Loire. li faut cependant savoir que. faute de captage naturel, la Normandie se repose entièrement sur ces mêmes régions pour son approvisionnement en naissains ; ainsi tout problème apparaissant dans les régions de captage naturel s'étendra immanquablement à la Normandie, et les professionnels locaux restent donc attentifs aux mortalités atteignant les élevages de leur collègues de la côte Atlantique. Le seul élément positif de ces mortalités, comme nous le rappelait un ostréiculteur arcachonnais en 1995, est d'avoir diminué les surdensités de naissains en élevage suite au captage pléthorique de 1994. La situation est cependant suffisamment préoccupante pour que l'IFREMER ait classé comme prioritaires les programmes de recherches sur les mortalités d'huîtres. PY 1995 ID 20366 ER EF