TY - RPRT T1 - Surveillance écologique du site du Blayais. Année 1995. Rapport scientifique A1 - Quintin,Jean-Yves A3 - Ifremer, France AD - UR - https://archimer.ifremer.fr/doc/00449/56102/ N2 - L'année 1995 se rapproche de l'année 1989, surtout par son été très chaud. Les conditions climatiques de 1995 montrent une insolation exédentaire et une pluviométrie déficitaire par rapport à 1994, surtout en juillet. C'est une année sèche, malgré les mois de janvier et février pluvieux. Elle se caractérise par de faibles débits liquides dès la fin mars. En 1995, la Gironde est en situation d'étiage. L'élévation des températures moyennes minimales de l'eau de l'estuaire semble liée au réchauffement progressif des conditions climatiques naturels, depuis le début des études. Les températures maximales sont toujours relevées au point E. La situation d'étiage se traduit par une intrusion haline plus importante : les maxima de salinité sont plus élevés en 1995 qu'en 1994. Les résultats des mesures de salinité sont liés aux apports d'eau douce en amont (débit fluvial), et aux apports halins en aval (coefficient de marée). Cette situation conduit à un déplacement du bouchon vaseux en amont du PK 52 à partir dejuiUet 1995. Elle est en conformité avec l'étude du bouchon vaseux de 1975-1976. Les vitesses maximales moyennes des courants au point E sont supérieures (jusant) ou sensiblement égales (flot) à celles de 1994. Débit fluvial,  coefficient de marée et bathymétrie influent sur la répartition et les valeurs des vitesses maximales des courants. Une pluviosité excédentaire de début d'année et la fonte des neiges ont conduit à une sursaturation en oxygène au début avril dans la partie amont de la Gironde (pK 30). En dehors de cette période, les déficits y sont supérieurs à ceux des autres points. Les points F et E sont favorisés par l'intrusion marine. Le carbone organique particulaire est associé aux MES. Les moyennes de COP/MES sont proches de celles de 1994 aux stations E et F. Elles sont plus faibles qu'en 1994 à la station K. Du fait des faibles débits liquides de 1995, également responsables de l'augmentation du déficit en oxygène, il y a peu d'apport de matière organique en ce point. L'importance de l'intrusion marine influent sur les teneurs en chlorophylle active, qui augmentent à la station F. Les teneurs diminuent à la station K, du fait de la faiblesse des apports amont. A la station E, elles sont à peine supérieures à celles des années précédentes. Au point E, la faiblesse des apports fluviaux conduit à des teneurs en NOx et ammonium les plus faibles depuis 1992. Les teneurs en phosphates sont supérieures à celles de 1994. L'intrusion haline est favorable aux Vibrio  halophiles. La plus grande abondance de vibrio halophiles se situe dans une gamme de température de 15 à 20°C, et de salinités de 2 à 16. V. parahaemolyticus et V. alginolyticus sont les espèces les mieux représentés. Le genre Vibrio a été trouvé principalement aux stations F et E, mais également à des salinités relativement faibles à la station K à partir de juillet 1995. En 1995, l'espèce Vibrio cholerae a été  observée aux stations les plus amont E et K. La détermination du sérotype a permis de montrer que la souche était non agglutinante, de type non 01, ce qui a permis de confirmer son innocuité. Cependant, la vigilance est de rigueur, du fait du caractère thermophile du genre Vibrio. D'un point de vue zooplanctonique, la situation d'étiage de 1995 conduit à une intrusion des eaux balines dans l'estuaire, favorable aux espèces zooplanctoniques Acartia bifilosa et Mesopodopsis slabberi, contrairement à Eurytemora hirundoïdes et Neomysis integer, qui ont leur maximum d'extention en période de cru. En raison de l'étiage prolongé de 1995, les valeurs moyennes d'abondance d'Acartia tonsa aux points E et F ont été plus élevées qu'en 1994. La population d'Eurytemora, genre dominant, s'est développée préférentiellement aux alentour du point E, particulièrement lors des périodes d'accroissement de la population. L'espèce est plus abondante au point F pendant les périodes de crue (avril et novembre), et est mieux représenté entre les points E et K lors de l'étiage (juin à septembre). La persistance des conditions d'étiage pourrait être en partie à l'origine d'une mortalité élevée d'Eurytemora, mais ne suffit pas à expliquer les valeurs observés au point E, en particulier en octobre novembre 1995. Pour E. hirundoides, le sex-ratio est en faveur des femelles en 1995, ce qui pourrait être attribué à des température relativement élévées. Il semble que l'essentiel des changements annuels de structure démographique soit dû aux variations de débits fluviaux. Neomysis integer semble préférer des températures et des salinités légèrement plus élévées qu'Eurytemora affinis. Des anomalies positives d'abondance, au printemps et surtout à l'automne, ont été constatées au niveau du rejet. La complexité des phénomènes pouvant intervenir ne permet pas de conclure à une relation entre ces anomalies et les rejets échauffés Y1 - 1996 ID - 56102 ER -