Reproduction de la langoustine, Nephrops norvegicus dans la region sud Bretagne

La taille à maturité sexuelle des langoustines en 1978 a été déterminée à l'aide de caractères sexuels secondaires. Chez les mâles, la croissance relative en longueur du propodite de PI présente une seule discontinuité. Celle-ci se produit à une longueur de céphalothorax de 19 mm qui constituerait ainsi la taille à première maturité. Chez les femelles la croissance relative en largeur de 1'abdomen présente un point d'inflexion. Cette étude laisse supposer une longueur de céphalothorax à première maturité de 23,5 mm. Les soies ovigères sont apparues à une longueur de céphalothorax de 19-19,5 mm soit bien avant la maturité sexuelle. Une détermination plus précise de la taille à maturité sexuelle ainsi qu'une détermination de l'âge à maturité sexuelle ont été réalisées en juin 1977 et 1978 chez les femelles à l'aide des critères fonctionnels suivants : capacité de reproduction, développement des ovaires, présence de spermatophore. Les tailles moyennes à première maturité seraient de 24 mm en 1977 et de 23 mm en 1978 en choisissant comme critère la capacité de reproduction c'est à dire la présence simultanée d'un spermatophore et d'ovaires en cours de maturation. Les deux autres critères conduisent à des tailles moyennes inférieures : 23,5-24 mm en 1977 et 23 mm en 1978 d'après le développement des ovaires, 23-23,5 en 1977 et 22-22,5 mm en 1978 d'après la présence de spermatophore. L'âge à maturité sexuelle aurait été de 2 ans en 1978. Par contre en 1977 la cohorte âgée de 2 ans n'aurait pas atteint la maturité sexuelle. 90 % des femelles matures posséderaient un spermatophore et seraient donc aptes à la reproduction. L'évolution du taux de présence de spermatophore et le développement ovarien entre juillet 1976 et octobre 1978 ont été étudiés chez les femelles par classe de taille. Il apparaît ici aussi que les tailles à maturité sexuelle correspondant aux différents critères fonctionnels étudiés sont sujettes à des variations non seulement saisonnières mais aussi annuelles. Chez les femelles de petite taille, l'observation des ovaires révèle une plus grande participation à la reproduction en 1978 qu'en 1977. Le pourcentage de femelles fécondées suit une courbe ascendante de 1976 à 1978 puis brusquement descendante. La chute à coïncidé avec le début de la ponte de l'année 1978 pour chacune des classes de taille étudiées. Un tel phénomène n'a pas été observé en 1977. Une étude sur la fécondité, compte tenu de la longueur du céphalothorax (L. en mm) de la femelle, a permis d'établir les deux relations suivantes : F1 = 0,016 L2,700 qui détermine le nombre d'oeufs en fin de maturation ovarienne (F1) et F2 = 0,016 L3,194 qui détermine le nombre d'oeufs au stade D d'incubation (F2) soit 1 mois avant éclosion. Le taux de perte d'oeufs durant l'incubation a été estimé à 45 %. Le rapport "nombre d'oeufs/poids de la femelle1, serait sensiblement constant avec la taille de la femelle. La participation des différentes classes d'âge à la fécondité globale du stock a été obtenue par simulation sur un modèle de fécondité par recrue. Les classes d'âge matures les plus jeunes contribueraient le plus à la fécondité du stock en fin d'incubation : la 1ère classe d'âge mature (âge 2-3 ans) assure 42,5 % et la 2ème classe d'âge mature (âge 3-4 ans) 27,4 %. L'accessibilité à la pêche des femelles "grainées" durant le premier mois d'incubation diminuerait le potentiel de reproduction dans la proportion de 7,5 %. Dans les conditions actuelles, avec une fécondité par recrue de 72 oeufs-, la fécondité globale du stock serait égale à 41 % de celle du stock vierge.

Mot-clé(s)

atlantique nord est, france, bretagne, finistere sud, crustacea, decapoda, homaridae, nephrops norvegicus, incubation, dimorphisme, spermatophore, ovaire, fecondite, maturite, reproduction sexuee

The size and age at sexual maturity of the lobsters was determined by secondary sexual characteristics (1) morphological criteria such as length of P1 protopodite, size of the abdomen, and the presence or absence of ovarian hairs in the female; and (2) functional criteria such as the presence of spermatophores in the female and development of the ovaries. A study of fecundity was carried out after maturation of the ovaries and at the end of incubation. The number of eggs lost during incubation was estimated at 45%. The contribution of different age classes to the global fecundity of the stock was simulated on a model of fecundity by recruits.

Keyword(s)

Nephrops norvegicus, reproduction

Texte intégral

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Comment citer
Morizur Yvon (1980). Reproduction de la langoustine, Nephrops norvegicus dans la region sud Bretagne. PhD Thesis, Université Pierre et Marie Curie. https://archimer.ifremer.fr/doc/00000/2338/

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