Une partie notable des produits de la pêche est mal valorisée :
- d’une part, selon l’OFIMER, plus de 2% des quantités mises en criée ne sont pas vendues pour l’alimentation humaine et vont à la farine voire aux pet-food à des prix dérisoires ;
- d’autre part, certaines espèces, parfois appréciées localement, n’ont aucun débouché significatif : citons par exemple quelques produits de la pêche boulonnaise comme le Perlon, le Celan, voire le Chinchard, qui peuvent être vendus à très bas prix ou orientés vers la fabrication de farine ;
- enfin, la mise en oeuvre des principes de pêche responsable devrait conduire à un accroissement considérable des débarquements de pêches accessoires à très faible valorisation.
Compte tenu d’un secteur important et dynamique des produits élaborés à base de produits de la mer (incluant notamment la charcuterie de la mer, les plats cuisinés, les produits traiteurs...), qui cherche à la fois à sécuriser ses approvisionnements, à optimiser ses coûts et à simplifier ses process, les produits alimentaires intermédiaires (PAI) à base de poisson pourraient constituer une opportunité pour ces produits de la pêche aujourd’hui difficiles à valoriser. En effet, la fabrication de produits élaborés est utilisatrice de différents ingrédients de type PAI (nous y incluons notamment les miettes, pulpes, fumets, hydrolysats, poudres, extraits aromatiques...) qui sont aujourd’hui très souvent importés.
Les objectifs de l’étude sont :
- d’une part de dresser un inventaire des PAI à base de poisson utilisés par l’industrie et de quantifier autant que possible ces utilisations : les industries utilisatrices incluent bien entendu des industries de transformation du poisson, mais il s’agit aussi, plus largement, de fabricants de soupes, sauces, plats préparés, boissons, baby food, snacks voire de nutraceutiques…
- d’autre part d’analyser les spécifications techniques (présentation, fraîcheur, composition chimique...) et économiques (quantités, disponibilités, prix...) nécessaires pour que des espèces mal valorisées puissent être ainsi utilisées ;
- d’évaluer, pour les principales espèces sous valorisées identifiées, leur aptitude potentielle à une telle transformation et de quantifier ce potentiel ;
- pour les principaux créneaux, identifier les freins à lever et les efforts de mise à disposition, de transformation ou de recherche à réaliser pour surmonter les difficultés identifiées.
Les résultats de l’étude constitueront ainsi une base de données utile aux pouvoirs publics et aux opérateurs de la filière, tant de l’amont que de l’aval ou de la R & D, pour initier de nouvelles pistes de valorisation.