La biosécurité à l'Ifremer LEAD,station de Saint-Vincent

Les crevettes originaires d’Hawaii et conservées au LEAD St-Vincent, dans le cadre du programme d’introduction de variabilité génétique dans le cheptel Calédonien, ont progressivement montré une sensibilité importante au virus IHHNV, agent de la Nécrose Hypodermale et Hématopoïétique Infectieuse (mortalité, croissance ralentie, déformations). Les risques d’une transmission génétique de cette sensibilité à leur descendance à moyen terme, et de son développement par rupture de l’équilibre hôte/pathogène sur la souche dite « Calédonienne » jusqu’alors considérée comme résistante à l’IHHN, ont conduit à partir d’octobre 2008, avec l’accord et l’appui de l’UPRAC et de la DAVAR, à la suppression des animaux hawaiiens ou hybrides encore présents dans les bassins de terre du LEAD St-Vincent, au vide sanitaire de ces derniers, et au repeuplement contrôlé du site. D’autre part, le virus IHHN est soupçonné d’avoir pu affecter les animaux utilisés dans les expérimentations menées au LEAD-St-Vincent (mortalités, déformations, croissance réduite), influençant donc potentiellement leur bon déroulement et celui des programmes de recherches. Les obstacles soulevés par l’expression du virus IHHN ont donc initié depuis 2008 une prise de conscience et la mise en place de démarches de biosécurité dans certains points de la filière. A la station de St-Vincent, cette démarche s’est traduite par une identification/évaluation des risques et l’application de mesures (vide sanitaire, reproduction, élevage et utilisation des animaux contrôlés) chacune dotée de procédures qui regroupées, minimisent le risque d’introduction et de dissémination de l’IHHNV. La prise en main de la nouvelle structure d’écloserie sur le site de la SASV a également été mise à profit pour revoir les procédures d’hygiène de routine dans la conduite des productions et dans le contrôle des flux intrants et sortants (animaux, eau, aliments, personnel, équipement, nuisibles, déchets). Aucune détection d’IHHNV sur les échantillons prélevés n’a depuis été observée, de même qu’aucun symptôme de l’expression de cette maladie sur les animaux en élevage sur le site de Saint-Vincent. La poursuite de ces mesures est envisagée comme un outil d’aide à la minimisation des problèmes potentiels, à leur compréhension en cas d’apparition, et à la fiabilisation des résultats.
Penaeus stylirostris shrimp imported from Hawaii for a genetic program and kept at the Saint-Vincent research facility had progressively developed a high sensitivity to IHHNV, the etiological agent of the Infectious, Hypodermic, and Hematopoietic Necrosis. Fears were that the virus could not only be transferred to their offspring, but also that the New Caledonian strain of Penaeus stylirostris, so far considered as resistant, could become sensitive by an off balance of its hosts/pathogen equilibrium. In October 2008, a joint decision between Uprac (shimp owner), Davar (New Caledonian Animal Health Authority) and Ifremer (scientific partner) was taken to terminate all pure breed and hybrid Hawaiian populations remaining in the ponds, and to implement an intensive fallowing protocol, and controlled restocking. IHHNV was also suspected to trouble experiments carried out in the research facility (mortalities, deformities, slow growth), thus affecting research programs. Difficulties pointed out by IHHNV have triggered since 2008 some awareness on biosecurity issues at some level of the New Caledonian shrimp industry. At the St-Vincent research station, it led to a risk assessment and implementation of biosecurity procedures (fallowing, propagation, grow out and use of screened animals) which minimizes the risk of expression of IHHNV. The use of a brand new hatchery building on site also helped in resetting routine hygiene procedures during production and in controlling incoming and outgoing items (shrimp, water, feed, personnel, equipment, pests and wastes). IHHNV has not been detected on analysed samples since then nor have any symptoms been found during experimental or broodstock growout. Keeping this control alive is considered as a useful tool to lower the risk of potential health threats, to get a better understanding in case of an outbreak, and to increase the reliability of experimental results.
Comment citer
Herlin Jose (2010). La biosécurité à l'Ifremer LEAD,station de Saint-Vincent. Ref. LEADNC/Fiche Bio 2010-01. https://archimer.ifremer.fr/doc/00118/22949/

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