Le Réseau Hydrologique Littoral Normand (RHLN) a été approuvé en 2007 par ses partenaires, avec le triple objectif (1) de maintenir le suivi de la qualité des masses d’eau et d’évaluer leur niveau d’eutrophisation en réponse aux réglementations (Directive Nitrate, OSPAR, DCE), (2) de poursuivre la réflexion sur la définition des indicateurs DCE, puis (3) de développer les connaissances et de fournir des données à la modélisation. Ce rapport réalise la synthèse des résultats obtenus en 2012, onzième année depuis le début du suivi en Normandie. Le climat de cette année 2012 a été caractérisé par des températures saisonnières proches des normales malgré des écarts de température parfois importants d’un mois sur l’autre (notamment en hiver). Par rapport aux moyennes saisonnières, les précipitations ont été faibles en hiver et excédentaires le reste de l’année, surtout en automne. Par voie de conséquence, les débits et donc l’approvisionnement du milieu en nutriments ont été supérieurs à ceux des autres années. Ces apports ont favorisé la production chlorophyllienne qui, avec une moyenne (tous points confondus) de 2,6 µg.L-1, a été globalement identique à celle de 2010, mais supérieure à celle de 2011 pour près de 76 % des points. Le pic de biomasse le plus fort (24,4 µg.L-1) a été observé au point « Antifer Ponton Pétrolier » (HC16). Le nombre de blooms phytoplanctoniques (59 dépassements du seuil de 100 000 cellules par litre dont 8 dépassements du seuil de 1 000 000 cellules par litre) a été supérieur à celui de 2011 ainsi qu’à celui de 2010. Les taxons Pseudo-Nitzschia sp., Chaetoceros sp., Phaeocystis, Rhizosolenia sp. et Skeletonema costatum, ont dominé le peuplement phytoplanctonique en 2012, Chaetoceros sp. s’imposant depuis le début du RHLN comme le principal taxon responsable de ces dépassements de seuils. Les synthèses interannuelles montrent qu’à la fois le nombre de blooms phytoplanctoniques et la proportion de taxons nuisibles dans ces blooms tendraient à diminuer au cours du temps. Comme les années précédentes, le fond de la colonne d’eau est resté correctement oxygéné en 2012 (aucun risque de suboxie). Les stocks hivernaux de nutriments ont été les plus forts au niveau des masses d’eau estuariennes, avec des gradients décroissants du Sud vers le Nord de la Côte Ouest, et croissants vers l’Est de la Baie de Seine. En été, des carences potentielles en azote ont été observées sur la majorité des points sauf à proximité des estuaires de l’Orne et de la Seine, où l’azote est resté excédentaire même en été. L’évaluation du niveau d’eutrophisation des masses d’eau normandes au moyen des Indicateurs Abondance et Biomasse du phytoplancton retenus dans le cadre de la DCE et fixés par l’arrêté du 25 janvier 2010, a permis de conclure que sur les 21 masses d’eau évaluées sur la période 2007-2012, 15 sont classées en Très Bon état, 5 sont classées en Bon état, et 1 masse d’eau est classée en Etat moyen. Pour la majorité des masses d’eau, cet élément de qualité « Phytoplancton » tend à s’améliorer ou à rester stable au cours du temps. Vis-à-vis de l’élément de qualité « Oxygène dissous », l’ensemble des masses d’eau a présenté un Très bon état sur la période 2007-2012 comme les années précédentes. Une présentation des Eléments de Qualité utilisés dans les synthèses nationales a été réalisée en dernière partie de ce rapport, et accompagnée d’une discussion sur l’état actuel du développement des différents indicateurs. Malgré quelques améliorations de méthodologie possibles à l’avenir, cette synthèse nationale pour l’Elément de Qualité « Phytoplancton » et pour l’Indice « Oxygène dissous » a montré une bonne cohérence avec les synthèses RHLN 2007-2012.
Mot-clé(s)
abondance, baie de Seine, biomasse chlorophyllienne, bloom, DCE, écosystème côtier, éléments de qualité, eutrophisation, grille d’évaluation de l’eutrophisation, hydrologie, limitation potentielle, Normandie, nutriments, phytoplancton, production primaire, réseau hydrologique, RHLN, stocks hivernaux