Une étude faisant intervenir des mouillages permanents et un échantillonnage haute fréquence a été conduite en baie de Banyuls-sur-Mer pendant l'automne 1999 afin de déterminer les effets d’événements météorologiques forts et imprévisibles sur le fonctionnement d’un écosystème côtier méditerranéen. Une forte tempête hivernale a eu lieu le 12 novembre 1999. Cette tempête a engendré des vagues dont la hauteur était proche de 7 mètres ainsi qu’une élévation du niveau de la mer voisine d’un demi-mètre. La vitesse du courant à 24 mètres de profondeur a alors atteint 30 cm s–1. Cette tempête a induit une augmentation significative de la concentration de matières en suspension dans l’eau puis une augmentation des taux de sédimentation brute. Elle a également résulté en une augmentation de la proportion de matière organique particulaire réfractaire dans la colonne d’eau. La tempête a également contribué à augmenter la disponibilité des sels nutritifs dans la colonne d’eau. La cinétique de cette augmentation a cependant différé d’un sel à l’autre. La biomasse et la production bactérienne ont toutes deux été positivement affectées par la tempête. Ces augmentations ont été transitoires et n’étaient probablement pas liées au seul processus de resuspension. La composition pigmentaire du phytoplancton a été modifiée à proximité immédiate de l’interface eau-sédiment mais la tempête n’a pas eu d’effet significatif sur la biomasse phytoplanctonique intégrée. Une telle absence de réponse pourrait être liée à la faiblesse des précipitations et/ou à une limitation par la lumière. La tempête a induit une augmentation transitoire de la proportion de particules fines à la surface du sédiment. Ces particules étaient associées à de la matière organique réfractaire. La tempête a également engendré une diminution significative de l’abondance de la meiofaune. La durée de la période de relaxation a varié d’un paramètre à l’autre. Elle a duré deux semaines pour les matières en suspension ainsi que pour la granulométrie et le contenu en carbohydrates des sédiments de surface.

A survey involving both permanent mooring and high frequency sampling was carried in the Bay of Banyuls-sur-Mer during the fall of 1999 to assess the effect of strong and unpredictable meteorological events on the functioning of a coastal Mediterranean ecosystem. A severe winter storm took place on 12 November, which generated waves with a significant height of 7 m and a sea surface rise of about 0.5 m. The near-bottom current speed at 24 m reached 30 cm s(-1). This storm induced a significant increase in total suspended matter through resuspension and then a subsequent increase in gross sedimentation rates. It also resulted in an increase of the proportion of refractory particulate organic matter in the water column. It also tended to increase nutrient availability in the water column through resuspension and desorption processes. The kinetic of this increase differed among nutrients. Bacterial biomass and production were significantly enhanced by the storm. These effects were transitory and probably not due to resuspension alone. The distribution of plant pigments was modified at the immediate vicinity of the water-sediment interface due to differential resuspension and sedimentation but the storm had no effect on integrated phytoplanktonic biomass. Such a lack of response may be linked to low precipitations and/or light limitation. The storm resulted in a transitory increase of the abundance of fine particles at the water-sediment interface. These particles were coated with refractory organic matter. The storm induced a significant decrease of meiofauna abundance. The duration of the relaxation periods varied among parameters. It lasted 2 weeks for total suspended matter, surface sediment granulometry and carbohydrate contents.