Variabilité hydrologique et biologique du golfe du Lion. I. Transports en azote et productivité potentielle

Un suivi mensuel de l'évolution saisonnière du Courant Nord Méditerranéen (CNM) et des flux en azote à travers une radiale (5° 12′5 E entre 43° 10′N et 42° 50′N) a été réalisé, à l'entrée du golfe du Lion, sur une période de deux ans. Le CNM est décrit selon deux structures distinctes. Une structure hivernale (de novembre à mai) caractérisée par de fortes variations à méso-échelle et interannuelles; la veine de courant est large de 20 à 30 km et profonde d'environ 400 m, avec des vitesses comprises entre 5 et plus de 40 cm s−1. Une structure estivale (entre mai et novembre) moins sensible aux variations à méso-échelle mais présentant une forte variabilité interannuelle; la veine est alors plus hauturière, plus large et moins profonde qu'en hiver, les vitesses restant généralement inférieures à 20 cm s−1. Les conditions météorologiques, la présence de zones frontales sur les bords interne et externe du CNM, les phénomènes d'upwelling côder et d'apports continentaux permettent d'expliquer les découplages observés entre les flux en eau et en azote à travers la radiale. Les apports en azote par la circulation générale à travers la radiale sont estimés à 187 ± 20 kT a−1 dans la couche 0–200 m, et se répartissent en 39 % de nitrate, 6 % d'azote particulaire et 55 % d'azote organique dissous. Les apports de nitrate dans la couche superficielle 0–100 m (25 ± 3 kTa−1) pourraient être à l'origine de près d'un tiers de la production nouvelle potentielle du golfe du Lion.

Mot-clé(s)

hydrologie, variabilité à méso-échelle, azote, flux de matière, bilan

A monthly time-series of the seasonal evolution of the North Mediterranean Current (NMC) and of nitrogen flux across a transect (5 degrees 12'5 E between 43 degrees 10'N and 42 degrees 50'N) at the entrance of the Gulf of Lions was carried out over two years. The NMC exhibited two distinct structures: a winter structure (from November to May) characterised by strong mesoscale and interannual variations in which the current was 20 to 30 km width, about 400 m depth and velocity scaled between 5 and more than 40 cm s(-1); and a summer structure (from May to November) which was less sensitive to mesoscale variations but showing large interannual variability. The current was located more offshore, was wider and shallower than the one in winter and velocity remained below 20 cm s(-1). Meteorological conditions, frontal structures on both sides of the NMC, coastal upwelling and continental inputs explained the observed mesoscale discrepancies between water flux and nitrogen transport. Nitrogen input from the general circulation across the prospected transect is estimated at 187 +/- 20 kT a(-1) in the 0-200 m layer, with a distribution of 39% nitrate, 6% particulate nitrogen and 55% dissolved organic nitrogen. Nitrate input (25 +/- 3 kT a(-1)) in the 0-100 m upper layer could sustain more than one third of the potential new production in the Gulf of Lions.

Keyword(s)

hydrology, mesoscale variability, nitrogen, flux, budget

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151 Mo
Comment citer
Conan P, Pujo-Pay M, Raimbault P, Leveau M (1998). Variabilité hydrologique et biologique du golfe du Lion. I. Transports en azote et productivité potentielle. Oceanologica Acta. 21 (6). 751-765. https://doi.org/10.1016/S0399-1784(99)80004-8, https://archimer.ifremer.fr/doc/00325/43638/

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