La croissance des huîtres de la baie de Bourgncuf est étudiée sur 10 ans, de 1986 à 1995, en quatre points de la baie. Ces croissances sont mises en relation avec les stocks des principaux mollusques de la baie (huîtres cultivées et moules sauvages) ainsi qu'avec les facteurs environnementaux (hydrobiologie, courantologie et climatologie) afin de comprendre le fonctionnement de cet écosystème conchylicole. Le temps de renouvellement des masses d'eau étant d'environ deux mois, la production primaire est essentiellement autochtone. La croissance phyloplanctonique est contrôlée par les sels nutritifs apportés par la Loire. Une part importante des microalgues est constituée par le microphytobenthos remis en suspension par les vents d'ouest. Les fortes charges sestoniques, mesurées au nord de la baie (150 mg/1 en moyenne) ne permet pas aux huîtres d'utiliser l'important potentiel nutritif qui s'y développe (20 ug/1 de chlorophylle a). La diminution des performances de croissance des huîtres, observée, depuis le début des années 19S0 sur l'ensemble de la baie, résulte d'une surexploitation engendrée par un stock Irop important d'huîtres en culture (45 à 50 000 tonnes). La pratique culturale (concentration des parcs ostréicoles, doubles rangées de tables ostréicoles et utilisation de collecteurs comme support de croissance) entraîne des densités supérieures à celles des autres bassins ostréicoles français aggravant le phénomène de surexploitation. Les gains de chair, accumules pendant les périodes printanière et estivale sont perdus lors de la ponte ce qui explique la qualité variable des huîtres en lin d'année car les blooms automnaux sont exceptionnels en baie de Bourgneuf. Faute de recrutement local plus de 99% du naissain provient de Fouras dans le bassin de Marennes-Oléron. La production ostréicole commercialisée de la baie de Bourgneuf semble indépendante du stock d'huîtres en culture. Des mesures de gestion et de nouveaux axes de recherche sont proposés pour tenter d'améliorer le rendement ostréicole et la qualité des huîtres de la baie de Bourgneuf.

The oyster growth has been studied for a 10 year period, from 1986 to 1995, in four locations of the bay of Bourgneuf (French Atlantic Coast). The relations between oysters growth and the main molluscs stocks (cultivated oysters and wild mussels) or environmental factors (hydrobiology, currents, climatology) are analysed to understand the functioning of this shellfish ecosystem. As the water renewal time is about two months, primary production is essentially autochtonal. Phytoplankton development is controlled by the nutrients brought by the river Loire. An important part of the microalgac is composed by the microphytobenthos resuspended by west wind. High seston concentrations, measured on the North of the bay (150 mg/1 as an average), have a negative influence on the feeding physiology of die oyster. The important food development of this area (20 ug/1 of chlorophyll a) cannot be fully exploited. The decrease of the oyster growth rate,observed since 1980, on the whole bay, is due to an overexpioitation induce by a too large cultivated oyster stock (45 to 50 000 tonnes). The cultural practices (concentration of oysters parks, double row of oysters tables, use of collector support for oyster growth) increase the oyster density and the overexpioitation. The oyster meat, produced during spring and summer, is lost during spawning. As fall blooms are exceptional, the oyster quality at the end of the year is not satisfactory. There is no recruitment in Bourgneuf bay, and more than 99 % of the spat come from Fouras in the bay of Marennes-Oléron. The oyster production seems to be independent from the oyster stock. New research and management axes arc proposed in order to improve the oyster quality in the bay of Bourgneuf.