L'huître japonaise, Crassostrea gigas (Thunberg), a été introduite dans le bassin d'Arcachon surtout à partir de 1971 ; très rapidement le bassin est devenu un centre de production de naissain pour les régions conchylicoles françaises où cette huître ne se reproduit pas. Certaines années ont été particulièrement favorables au développement des larves. En général les conditions de milieu sont satisfaisantes quand la température de l'eau est égale ou supérieure à 22° C ; toutefois, en dessous de cette valeur, l'évolution des véligères peut être observée, mais la croissance larvaire étant retardée, le captage est peu important. Pendant cinq années consécutives (1977 à 1981) le captage a été pratiquement inexistant ; des anomalies affectant les premiers stades de la vie pélagique des larves ont été mises en évidence. Des expériences de reproduction de C. gigas en milieu contrôlé ont permis de dégager les points suivants : l'utilisation des peintures antisalissures à base de sels organométalliques de l'étain a constitué un danger pour les zones conchylicoles qui ont vocation de centre de captage ; les sels organostanniques sont beaucoup plus toxiques que les sels cuivriques généralement utilisés ; les géniteurs du bassin d'Arcachon et l'eau de la baie permettent d'obtenir en laboratoire des larves qui se développent normalement ; la mise en élevage de véligères prélevées dans le milieu naturel et soumises à une basse température, permet de constater que les mauvaises conditions climatiques de ces dernières années ne peuvent expliquer les phénomènes observés ; elle confirme la bonne qualité de l'eau du bassin pour la reproduction de Crassostrea gigas. Aussi est-il émis l'hypothèse d'une perturbation du régime trophique des véligères liée à des anomalies au niveau du nanoplancton de la baie.

Experiments in the hatchery rearing of C. gigas larvae showed that: the antifouling paints represent a real danger for spatting areas; the larvae of Arcachon breeding stocks grown in the seawater taken from the Bay develop normally in the laboratory; and, the growth of the larvae, collected from the Bay of Arcachon and reared in hatchery at 18 degree C, confirms that the last summer temperature regimes could not explain the abnormalities. It also confirms the good quality of the seawater of the bay for C. gigas reproduction.