Etude bio-économique de l'exploitation des ressources sous diverses hypothèses de gestion

Le modèle développé est un modèle pluri-espèces, multi-flottilles et multi-secteurs qui repose sur une allocation dynamique de l'effort de pêche. Il permet donc de mesurer l'ampleur des reports d'effort générés par des mesures réglementaires contraignantes, appliquées et respectées. Les mesures de gestion susceptibles d'être simulées rendent compte des grandes orientations des réglementations en vigueur dans les eaux communautaires. Leurs effets sont évalués tant sur la ressource que sur les flottilles. Chaque stock, inféodé ou non à un secteur a sa dynamique propre décrite par un modèle structuré en âges; les recrutements sont supposés constants. Les interactions biologiques (relations intra et inter spécifiques) ainsi que les problèmes d'échanges entre secteurs ne sont pas pris en compte. Afin de traiter la pêcherie dans sa globalité, les espèces capturées mais non décrites sont intégrées arbitrairement sous la forme de rendements supposés constants dans le temps. La flotte de pêche est traitée en flottilles homogènes sur le plan économique et technique. Chaque flottille est susceptible de pratiquer successivement plusieurs métiers et est dotée d'une efficacité relative pour chaque espèce recherchée selon le métier pratiqué. L'effort potentiel propre à chaque flottille est donné en jours de mer. De la même manière que pour les espèces, sont traitées en variables externes les flottilles non modélisées et les secteurs extérieurs à la zone considérée. Ainsi l'impact de l'activité d'une flottille sur les résultats des autres flottilles est modélisé ; c'est ce que l'on appelle les interactions techniques. Au début de chaque intervalle de temps, une règle de décision détermine, pour chaque flottille, le ou les métiers qu'elle va pratiquer. L'intervalle de temps est fixé par l'utilisateur : ce peut être le trimestre ou la quinzaine pour se rapprocher de la notion de marée. La règle de décision intègre la capacité des patrons à choisir les métiers les plus attractifs financièrement (opportunisme), pondérée par un certain immobilisme qui reconduit pour une période une partie de l'effort dévolu aux divers métiers à la même période de l'année précédente (principe dit d'adhérence). La part du temps de mer potentiel dédiée à chaque métier est converti en temps de pêche après déduction des temps de route entre le port d'attache et la zone de pêche, puis traduit en mortalité par pêche, par le biais des capturabilités liées aux poissons et des efficacités liées aux navires. Le modéle biologique repose sur les classiques équations de capture. Du point de vue économique, le passage des captures pondérales en chiffre d'affaires s'effectue simplement par application d'un prix moyen aux âges. Chaque flottille est dotée également de structures de coûts qui lui sont propres. En plus des coûts fixes, la pratique d'un métier entraîne la formation de coûts dits de production, auxquels il faut ajouter des coûts liés aux résultats (salaires, taxes...).A l'issue de chaque année, on dispose de la structure en âges des principaux stocks, des débarquements en poids et valeurs pour chaque espèce et par flottille, ainsi que les charges d'exploitation et donc des Excédents Bruts d'Exploitation de chaque flottille.

Mot-clé(s)

dynamique des stocks, eaux communautaires, recrutement, activité des flottilles, mesures reglementaires, gestion de la ressource, modèle biologique

The model developed is a multi-species, multi-fleet and multi-sector model that consists of a dynamic allocation of the fishing effort. It can therefore measure the amplitude of the effort's generated outputs by strict, implemented and honoured regulatory measures. The management measures likely to be simulated give an account of the main trends of the regulations in effect in Community waters. Their effects on both the resource and the fleets are evaluated. Each stock, confined or not to a sector, has its own dynamic described by a model structured by ages: recruitment is assumed to be constant. Biological interactions (intra- and inter-species contact) as well as the problems of exchanges between sectors are not taken into account. In order to treat the fishery in its entirety, species that are caught but not described are integrated arbitrarily in the form of yields assumed constant in time. The fishing fleet is treated as homogeneous fleets at the economic and technical level. Each fleet is likely to practise several trades successively and is equipped with a relative efficiency for each species sought depending upon the trade practised. The potential effort appropriate to each fleet is given in sea days. Fleets that are not modelled and sectors outside of the area under consideration are treated, in the same way as for species, as external variables. Thus the impact of a fleet's activity on the results of the other fleets is modelled; this is what is called technical interactions. At the beginning of each interval of time, a decision rule determines, for each fleet, the trade or trades that it is going to practise. The user sets the time interval: this can be by quarter or by half-month to come close to the idea of tides. The decision rule incorporates the capacity of the skippers to choose the trades that are the most attractive financially (opportunism), balanced by a certain stasis that renews for a period a part of the effort delegated to various trades at the same period of the preceding year (principle known as adhesion). The share of potential sea time devoted to each trade is converted into fishing time after deducting travel time between the home port and the fishing area, then translated into mortality rate per fish, by means of the catchability associated with the fish and efficiencies associated with the ships. The biological model is based on classic catch equations. From the economic point of view, the passage from weight catch to turnover occurs simply by applying an average price to the ages. Each fleet is also equipped with cost structures that are appropriate for it. In addition to the fixed costs, the practising of a trade involves the formation of costs known as production costs, to which must be added costs associated with income (salaries, taxes ...). At the end of each year, we have the age structure of the main stocks, the landings in weight and values for each species and per fleet, as well as the operating expenses and therefore Gross Operating Surplus for each fleet.

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Comment citer
Biseau Alain, Ould el Kettab Mustapha (1999). Etude bio-économique de l'exploitation des ressources sous diverses hypothèses de gestion. Ref. CPER1999. https://archimer.ifremer.fr/doc/00000/2578/

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