Tidal embayments in the Bay of Biscay (France) host nursery grounds where common sole, Solea solea, is the most abundant flatfish species. This study aimed to appraise the way those habitats function as nurseries through juvenile sole's responses in somatic growth and condition (Fulton's K) during their first year of occupancy. Field data, two yearly trawling series, taken monthly, were compared with a 6-month-long mesocosm experiment involving reared fish of the same wild origin. Growth rates were compared with predicted maximum growth according to an experimentally established model in relation to temperature. In the field, 0-group sole total length (TL) averaged 130 mm from September onwards in 1999 and 2000. Mean growth rates were 0.7-0.9 mmday-1 in summer and <= 0.1 mmday-1 in autumn, when the model predicted 1.4 and 0.9 mmday-1, respectively. In the mesocosm, the growth rates were 0.9 and 0.4 mmday-1 for the same seasons and for stocking densities (300 fish 1000 m-2) about 10 times higher than usually recorded in the field. Wild sole remained in medium condition (K ca. 1 g cm-3) during the entire growing season, whereas they attained a higher K after being released into the mesocosm (1.2-1.3 g cm-3). During the mesocosm experiment, growth was shown to be primarily temperature-controlled: fish reached 150-160 mm (TL) in November. From this investigation, it can be concluded that sole's responses in condition and growth are altered over the whole growing season on nursery grounds. The situation is exacerbated in autumn when the sum of abiotic constraints increases as the competitive biomass does. This indicates impairment of the nursery functioning which, in the context of fish habitat conservation, emphasises the particular vulnerability of embayments to the addition of any further constraint.

Les baies du golfe de Gascogne (France) hébergent des habitats où la sole, Solea solea, est le plus abondant des poissons plats. Cette étude vise à évaluer le fonctionnement des habitats pour leur rôle de nourriceries, en analysant la croissance et la condition des juvéniles de sole pendant leur première année. Les données de deux séries, 1999 et 2000, de chalutages mensuels sont comparées à celles acquises lors d'une expérience de 6 mois en mésocosme impliquant l'élevage de poissons originaires de la même nourricerie. La croissance observée est comparée à la croissance potentielle, en utilisant un modèle expérimental décrivant la croissance en fonction de la température. Les soles du groupe d'âge 0 capturées dans la nourricerie atteignent une taille moyenne de 130 mm en septembre. Le taux de croissance est de 0,7-0,9 mmjour-1 en été et <=0,1 mmjour-1 en automne, alors que le modèle prédit respectivement 1,4 et 0,9 mmjour-1. En mésocosme, la croissance aux mêmes saisons est de 0,9 et 0,4 mmjour-1 pour des densités (300 soles 1000 m-2) environ 10 fois supérieures à celles observées dans la nourricerie. Les soles sauvages maintiennent une condition moyenne (K env. 1 g cm-3) pendant toute la saison de croissance alors que ces mêmes poissons atteignent un facteur K plus élevé pendant l'élevage en mésocosme (env. 1,2-1,3 g cm-3). La croissance en mésocosme est dépendante principalement de la température : les poissons atteignent 150-160 mm (TL) en novembre. Nous montrons ainsi que la croissance et la condition des soles sur la nourricerie sont altérées pendant toute la saison de croissance. Cette situation est amplifiée à l'automne lorsque les contraintes abiotiques et la compétition sont accrues. Ceci montre une dégradation du fonctionnement de la nourricerie et indique la vulnérabilité de ces baies face à toute contrainte supplémentaire.