Des bioessais ont été réalisés avec la « navicule bleue » Haslea ostrearia Simonsen, qui est responsable du verdissement des huîtres durant la période d'affinage de Crassostrea gigas Thunberg dans les claires. Des échantillons d'eau de mer ont été prélevés dans deux claires : une sans huîtres et l'autre avec 20 individus au m2, densité d'affinage maximale autorisée par la norme française Afnor. Les buts étaient de clarifier les besoins nutritionnels de cette diatomée, de mettre en évidence l'influence de C. gigas sur la fertilité de l'eau des claires, et d'envisager la production de masse de cette diatomée par fertilisation des bassins. A la fin des bioessais, l'examen des densités numériques en cellules permet de conclure que les silicates seraient le premier facteur nutritionnel limitant, suivis des phosphates. Les concentrations en chlorophylle-a obtenues conduisent à des conclusions différentes : les phosphates seraient le premier facteur limitant, cependant après séjour de l'eau dans les claires, la qualité de l'eau évolue vers un déficit en azote. Pour cette espèce, il semble que l'ajout de silicates augmente le taux de division des cellules, alors que la déficience en silicates conduit à l'augmentation de la synthèse de chlorophylle a. L'estimation des rapports d'assimilation en nutriments confirme les besoins importants en silice pour H. ostrearia. De ces résultats, il a été possible d'élaborer un milieu nutritif simplifié N+P+Si qui a été testé en conditions de laboratoire et de milieu extérieur en mésocosmes. Dans les deux cas, les résultats observés sont similaires, une augmentation significative des concentrations en cellules d'H. ostrearia et donc une évolution vers le phénomène de verdissement. Les applications de ce travail sont nombreuses ; la principale étant de permettre la production de masse de cette espèce en bassin de 25 m3 dans le but de s'affranchir des conditions aléatoires régissant le phénomène de verdissement

Bioassays were carried out with the 'blue diatom' Haslea ostrearia Simonsen, which is responsible for oyster greening during the fattening period of Crassostrea gigas Thunberg in oyster ponds. Samples of seawater were taken from two oyster ponds: one without oysters and the other with 20 oysters per m_, maximal density allowed by the French AFNOR norm for 'refinement'. The aims were to clarify the nutrient requirements of this diatom, also to elucidate the eventual influence of C. gigas at this density on the seawater fertility and to envisage the mass production of this diatom by pond fertilization. Examination of cell numeric densities at the end of bioassays allows us to conclude that silicate was the first limiting nutrient, closely followed by phosphate. Chlorophyll a concentrations led to different conclusions: phosphate was the first limiting factor, but after the seawater storage period in ponds, seawater quality evolved to a deficiency of nitrogen. Silicate addition increased cell division rate, and silicate depletion increased chl a synthesis for this species. Examination of nutrient assimilation ratios confirms that H. ostrearia requires a large amount of silicon. From these results, it was possible to prepare a N + P + Si simplified medium which has been tested in laboratory and field mesocosm conditions. In both conditions, similar results were observed: a significant increase in H. ostrearia cell concentrations and consequently an evolution up to the greening stage. Applications of this work are numerous; the principal permits us to envisage the production of this species in 25-m3 ponds, with the aim of allowing constant production of the greening phenomenon.