Caractérisation précoce de la mortalité des lignées divergentes de Crassostrea gigas (G2)
L'année 2001 montre bien l'opportunité que représentent les familles biologiques "R" et "S" pour l'expérimentation ainsi que le besoin de "préserver" ces familles indemnes de toute mortalité durant la première année. Les conditions "expérimentales" de "nursage ne permettent pas de conserver des dizaines de familles en grand effectifs pendant 6-8 mois. La caractérisation précoce vers l'age de 4-5 mois, permet tout à fois d'effectuer une première sélection du matériel biologique, et d'obtenir une première réponse à la sélection génétique des familles en "laboratoire". Après de premiers résultats obtenus en 2001 (Céline de Ambroggi, LCPC, L. Degremont), deux expérimentations de "caractérisation précoce de la mortalité" sont effectuées sur les lignées divergentes de familles génétiques (production LGP) en 2002.
Deux expérimentations d'environ 15 jours ont lieu à la Tremblade à partir du 13 juin 2002 (exp. 1) et du 04 juillet 2002 (exp.2). Respectivement 23 et 16 familles de deuxième génération sont testées. Les familles sont réparties en clayettes et raceways polyester (expérimentation 1) et raceway et panier norten (expérimentation 2). Les comptages ont lieu 2-3 fois par semaine. Au bout de 7 jours d'élevage un stress thermique de 2 heures à 40°C est appliqué aux huîtres afin d'accélérer la réponse de mortalité (expérimentation 1). Oxygène, salinité et température sont mesurés quotidiennement au cours des expérimentations.
Malgré l'absence de représentation de 8 familles lors de la deuxième expérimentation, le tableau 2 prend en compte les rangs issus des tests LSD de l'analyse de la variance des taux de mortalité normalisés. Si certaines familles sensibles (K, N, P) et résistantes ("R") présentent des taux de mortalités moyens dans la série ou contrastés selon l'expérimentation, d'autres familles "résistantes" (A, D, H) ou "sensibles" (AB, M, W), confirment, lors de la deuxième expérimentation, les résultats de la première. Au cours du premier test, le stress thermique est appliqué au bout de 7 jours. 6 jours plus tard, les mortalités atteignent 15, 23 et 33% respectivement pour les cheptels "résistants", "témoins" et "sensibles". Au cours de la deuxième expérience, sans stress thermique, un niveau "équivalent" de mortalité est atteint en 17 jours, avec des taux de mortalité de 9, 27 et 35% pour les "résistants", "témoins" et "sensibles". L'expression de la mortalité peut se manifester en quelques jours sur ces familles bien caractérisées sur le plan génétique, et dont la dispersion génétique est faible. En préliminaire de caractérisation de mortalité sur estran des familles génétiques (Cares 2002), les résultats de ces deux expérimentations montrent bien qu'une composante héréditaire de la "mortalité" existe. Des résultats aussi nets montrent également que le facteur héréditaire ne peut, seul, être mis en cause (Boudry, com. pers.). D'autres facteurs sont impliqués et agissent en synergie avec cette composante héréditaire. Confirmant les expérimentations conduites en 2001, ces résultats montrent comment durant la période de mai - juillet (température au delà de 19-20°C, relation avec la maturation ?) les structures d'élevage en nurseries ou en raceways béton sont des structures propices à l'expression de la mortalité.
2001 shows how important the "R" and "S" biological families are for experimentation as well as the need to "preserve" these families from mortality during the first year. The "experimental nursing" conditions do not allow the conservation of dozens of families with many members for 6 to 8 months. Precocious characterisation at around 4-5 months enables a first selection of the biological material, as well as a first answer to the "in lab" genetical selection of the families. After the first results in 2001 (Céline de Ambroggi, LCPC, L. Degremont), two "precocious characterisation of mortality" experiments are carried out in 2002 on the divergent lineage of some genetical families (LGP production).
Two 15 day long experiments are conducted in la Tremblade from June 13th, 2002 (exp. 1) to July 04th, 2002 (exp.2). 23 then 16 second generation families are tested. Families are placed in trays and polyester raceways (experiment 1) and raceway and norten basket (experiment 2). Oysters are counted 2-3 times a week. After 7 days a 2 hours and 40° thermic stress is administered to the oysters in order to quicken the mortality answer (experiment 1). Oxygen, salinity and temperature are measured on a daily basis during these experiments.
Despite 8 families missing during the second experiment, table 2 takes into account the ranks from the LSD tests of the variance analysis of the normalised mortality rates. If some sensitive (K, N, P) and resisting ("R") families present average mortality rates for this batch or mitigated rates according to the experiment, other "resisting" (A, D, H) or "sensitive" (AB, M, W) families, confirm, during the second experiment, the first results. During the second test, the thermic stress is administered after 7 days. 6 days later, mortality rates reach 15, 23 and 33% for the "resisting", "control" and "sensitive" stocks. During the second experiment, without thermic stress, equivalent mortality is reached in 17 days, with rates of 9, 27 and 35 % for the "resisting", "control" and "sensitive" stocks Mortality can happen in a few days for those families, well characterised from a genetical point of view, and with a low genetical dispersion. As a preliminary to mortality characterisation of the genetical families on marine estuaries (Cares 2002), the results of these two experiments demonstrate the existence of a hereditary component in "mortality". Such clear-cut results also show that the hereditary factor alone cannot be responsible (Boudry, com. pers.). Other factors are implied and ad up to this hereditary component. These results confirm the 2001 experiments and show how, during the May-July period (temperature over 19-20°C, relation to maturation?), nurseries and concrete raceways are conducive to mortality
Degremont Lionel, Soletchnik Patrick, Doner Anne (2002). Caractérisation précoce de la mortalité des lignées divergentes de Crassostrea gigas (G2). Présentation Séminaire MOREST, 13-15 novembre 2002, Brest. https://archimer.ifremer.fr/doc/00000/3406/