L'exploitation de l'huître perlière Pinctada margaritifera, développée en Polynésie depuis vingt ans, repose principalement sur le captage de naissain naturel. Le recrutement étant sporadique spatio-temporellement, le naissain est couramment transféré entre atolls. Dans des études précédentes, l'utilisation de marqueurs moléculaires a montré une homogénéisation de la composition génétique des stocks de plusieurs îles de deux archipels entre lesquelles des translocations massives ont été pratiquées. Cette évolution en vingt ans suggère un fort succès reproducteur dans les fermes et donc une forte contribution des géniteurs de fermes à la constitution de la génération « sauvage" suivante. Les niveaux de variabilité génétique observés en fermes et en milieu naturel ne sont pas significativement différents. Dans cette étude, la variabilité génétique observée sur collecteurs n'est pas significativement différente de la variabilité génétique de la population sauvage de référence. Le collectage semble donc permettre un bon échantillon de la variabilité génétique disponible à l'état sauvage. Cependant, de forts FIS et des déséquilibres de liaisons significatifs sur collecteurs suggèrent qu'un faible nombre de géniteurs sont à l'origine des cohortes recrutées. Bien que cette étude réalisée avec un nombre limité de marqueurs, mérite d'être approfondie avec des marqueurs plus variables, ceci soulève le problème de la possibilité d'apparentement ou de consanguinité dans les fermes qui pourrait induire, à terme, une perte de variabilité par effet cumulatif de génération en génération.

Exploitation of the pearl oyster Pinetada margaritifera, which has developed in French Polynesia over the last twenty years, is based mainly on the collection of natural spat. Recruitment is highly variable in space and time and so spat is very often transferred by the farmers between atolls or even between archipelagos. In previous studies, anonymous nuclear markers demonstrated that This development has coincided with a genetic homogenisation of the wild stocks since the 1980s. This suggests a high level of reproductive success on farms, which is likely to be due to the high density of animaIs when compared to the density in the wild. We used the same markers to show that the level of genetic variability observed on farms is not significantly different to that observed in the wild. In This study we show that the genetic variability (number of alleles and expected heterozygosity) observed on spat "collecting stations" and in the wild populations are not significantly different. This tends to indicate that spat from "collecting stations" is efficient in sampling the genetic variability available in the wild. Nevertheless, high values of linkage disequilibrium and Fis on these spat "collecting stations" suggest that only a small number of spawners are in reality the parents of the collected spat. This could mean that animals cultivated on the farms are more likely to be related or inbred than those in the wild. Although these results are based on a limited number of locus and deserve to be confirmed with more variable markers, the cumulative effect of this phenomenon at each generation could induce a loss of genetic variability on a long term basis.