| Résumé |
Beaucoup de connaissances restent à acquérir sur la faune planctonique de la Méditerranée occidentale, notamment celle des Copépodes. On peut en effet, résumer assez aisément les travaux qui s'y rapportent. Il faut signaler d'abord les expéditions du Prince Albert l de Monaco: «Princesse Alice 1» ( 1891 - 1897 ) et « Princesse Alice II » ( 1898- 1910 ), «Hirondelle 1» (1885-1888) et « Hirondelle II » ( 1911-1915 ) qui ont permis la publication par SARS ( 1925 ) et ROSE ( 1929 ) de deux très importants mémoires orientés plus vers la morphologie et la systématique que vers l'écologie, et englobant, avec la Méditerranée, toutes les régions explorées pendant trente ans. Ensuite, en adoptant un ordre géographique, de l'ouest à l'est, nous rappellerons la campagne du « Xauen» ( 1948 ) qui a prospecté la Mer d'Alboran, en particulier entre Gibraltar et le cap des Trois Fourches, L'analyse des récoltes (MASSUTI et NAVARRO, 1950 ) offre, avec la liste des espèces de ce secteur restreint, et pour la courte durée de la campagne, un tableau de leur abondance et de leur fréquence ainsi que quelques notes écologiques. Par ailleurs, les laboratoires côtiers, assez nombreux au voisinage de la Mer d'Alboran ont, pour la plupart, fait l'inventaire de leur faune de copépodes, mais ces études restent très localisées : au nord, à la Mer des Baléares (MASSUTI, 1940; NAVARRO, 1940), à la baie de Palma (MASSUTI et NAVARRO, 1940; MASSUTI, 1942 a, b, c), au port de Mahon (MASSUTI, 1948 ) et à la baie-de Castellon (DURAN, 1954, 1955) ; au sud, à la côte africaine (ROSE et VAISSIÈRE, 1952-1954) et surtout à la baie d'Alger (ROSE. 1925 à 1942; BERNARD, 1955, 1956). On y trouve l'énumération des espèces, la relation de leurs variations saisonnières et diverses données écologiques. A Malaga, enfin, la faune des copépodes a été observée en fonction de sa valeur comme nourriture de la sardine (MASSUTI, 1946).
Pour la partie est du bassin occidental plusieurs travaux sont venus, ces dernières années, s'ajouter aux plus anciens de GOURRET et de BRIAN. Dès 1884 en effet, GOURRET avait fourni une liste des copépodes côtiers de la région de Marseille et, en 1937, BRIAN, considérant les copépodes du golfe de Gênes sur le plan écologique, différenciait les espèces temporaires pérennes et occasionnel les en portant une attention particulière au groupe des Sapphirinidae. C'est dans cette même optique écologique que sont orientées les recherches italiennes modernes. Ainsi, DELLA CROCE s'attache d'abord (1952) aux variations saisonnières dans le secteur étroit d'un port, puis fait paraître (1959) les résultats de quatre croisières du « Robusto ». T. SERTORIO (1956) envisage les variations quantitatives de nombreuses espèces au cours d'une année dans les eaux de Gênes-Sturla. Enfin, c'est au point de vue de leur valeur en tant qu'indicateurs écologiques que G. CANNICCI (1959 ) s'intéresse aux copépodes. Parmi les données côtières les plus récentes, indiquons celles de GAUDY (1962) concernant les copépodes du golfe de Marseille. Mentionnons enfin, les campagnes 1957 et 1958 du navire océanographique de l'Institut des Pêches « Président Théodore Tissier » qui ont couvert la Mer d'Alboran, la Mer catalane, le golfe du Lion, celui de Gênes, les parages de la Corse, et ont déjà fait l'objet de plusieurs publications touchant les copépodes (M.-L. FURNESTIN, 1960; MAZZA, 1961, 1962 b, pour le golfe du Lion et les côtes de Corse; M.-L. FURNESTIN et F. GIRON, 1961, pour la Mer catalane). C'est précisément sur le matériel récolté en Mer d'Alboran par ce navire que nous avons entrepris cette étude gui s'intègre à l'ensemble de travaux concernant le bassin occidental de la Médi terranée, que dirige Mme FURNESTIN. Ce matériel était intéressant à double titre : d'une part, même en tenant compte des recherches de MASSUTI et NAVARRO, ce secteur n'a encore donné lieu à aucun travail d'ensemble sur les copépodes pélagiques; d'autre part, la Mer d'Alboran représente une zone de transition très importante entre l'Océan et la Méditerranée. Aussi après avoir fait une étude systématique, quantitative et écologique de son peuplement. nous avons tenté une comparaison de sa faune de copépodes avec celles de la baie ibéro-marocaine, secteur atlantique, et de la Mer catalane. aire franchement méditerranéenne.(OCR non contrôlé)
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