La daurade de l'étang de Thau Chrysophrys Aurata (LINNÉ)
Appréciée depuis la plus haute antiquité, la daurade Chrysophrys Aurata (LINNÉ) a fait l'objet d'un certain nombre de travaux. C'est par elle que RONDELET (1558) commença sa description des poissons parce que, écrit-il. «elle est fort connue d'un chacun et louée des anciens. C'est un poisson de mer hantant les rivages, quelquefois entrant aux étangs, et là, s'engraissant ».
On rencontre la daurade dans l'Atlantique depuis l'Angleterre jusqu'au Rio de Oro (en particulier golfe de Gascogne, bassin d'Arcachon, Madère, les Canaries et les Açores) mais elle est surtout très commune en Méditerranée où elle fréquente les étangs salés de France continentale, de Corse, d'Afrique du Nord et d'Italie.
La daurade est un poisson osseux (super-classe des Pisces, classe des Osteichthyes. super-ordre des Teleostei). Elle appartient à l'ordre des Perciformes (sous-ordre des Percoidei) dont les principaux caractères sont les suivants: corps symétrique, pectorales élevées sur les flancs, pelviennes thoraciques, anale épineuse, écailles cténoides. Elle fait partie de la famille des Sparidae. Ceux-ci sont caractérisés par un corps généralement haut et comprimé, un profil antérieur élevé par suite de l'existence d'une crête supra-occipitale, de grandes écailles s'étendant jusque sur la tête, une ligne latérale distincte, une dorsale unique, une caudale fourchue, des dents extrêmement développées sur les mâchoires et une coloration argentée avec des bandes et taches sombres. Les Sparidae sont surtout remarquables par leur hétérodontie.
STEINDACHNER (1867), MOREAU (1881), LOZANO REY (1952) et DIEUZEIDE et al. (1954), entre autres auteurs, ont décrit la daurade. Nos observations concordent dans l'ensemble avec les leurs: le corps de ce poisson est haut et comprimé, d'une hauteur maximum contenue environ trois fois à trois fois et demie dans la longueur totale; la tête est forte et plus haute que longue, à profil supérieur arrondi; le museau est obtus, les lèvres épaisses, les joues écailleuses.
L'hétérodontie de la daurade est nettement marquée: les deux mâchoires sont armées normalement de six dents coniques; la mâchoire supérieure comporte quatre à cinq rangées de molaires (100 environ) et l'inférieure trois à quatre rangs seulement (50 environ) ; deux grosses molaires se trouvent sur chacune des deux mâchoires, au fond de la bouche.
La ligne latérale, bien apparente, suit la courbe du dos, Elle comporte 75 à 85 écailles.
Les nageoires sont composées de rayons épineux et de rayons mous: dorsale XI•+ 13 à 14, anale III + 11 à 12, caudale 17, pectorale 16, ventrale I + 5.
La région dorsale est de couleur grise avec des reflets bleu-violet; les flancs sont argentés avec des lignes longitudinales et des bandes transversales brun-clair. Des points brillants arrondis sont visibles chez les adultes le long du bord supérieur de la ligne latérale. Entre les yeux se dessine une tache dorée en forme de croissant. En arrière de l'oeil, on remarque un angle droit doré. Une tache noire est visible à la partie postérieure de l'opercule; elle couvre l'extrémité antérieure de la ligne latérale, A la base de l'opercule, se trouve une partie rougeâtre, Une tache grise mêlée de jaune s'allonge en arrière de l'insertion des ventrales. Les nageoires gris-bleu sont frangées de noir.
On doit à O'ANCONA (1941) et à PASQUALI (1941) deux remarquables études sm la sexualité des sparidés et plus particulièrement de la daurade; ces auteurs ont montré l'existence constante chez ce poisson d'un hermaphrodisme protérandrique avec une maturation testiculaire complète à la fin de la deuxième année de vie, suivie d'inversion et d'une maturation ovarienne à la fin de la troisième année et au cours des suivante.
HELDT (1943) a étudié les migrations de la daurade et sa croissance dans les lacs tunisiens, Enfin MATHIAS et JALVY (1958) ont donné certaines indications sur la croissance et la pêche de cette espèce dans l'étang) de Thau.
(OCR non contrôlé).
Appreciated since ancient times, the sea bream Chrysophrys aurata (Linnaeus) [syn. Sparus aurata] has been much studied. Rondelet (1558) began his description of fish with the sea bream because, he writes, "it is well known by all and praised by the elders. It is a marine fish that haunts the shores, sometimes entering lagoons, where it matures."...
Audouin Jacques (1962). La daurade de l'étang de Thau Chrysophrys Aurata (LINNÉ). Revue des Travaux de l'Institut des Pêches Maritimes. 26 (1). 105-126. https://archimer.ifremer.fr/doc/00000/4245/