Des huîtres creuses et des coquilles Saint-Jacques ont été placées individuellement dans un circuit fermé et nourries pendant 2 semaines avec un apport constant d'Alexandrium minutum (souche toxique) à la concentration de 120 cell ml¿1. La fluorescence en sortie de chaque enceinte expérimentale a été mesurée en continu et la production de biodépôts évaluée 2 fois/j afin de calculer la fréquence d'activité alimentaire (FTA), le taux de filtration organique (OFR), le taux d'ingestion et d'absorption organique (OIR et OAR). Des analyses en chromatographie liquide par appariement d'ions ont été réalisées en même temps afin de quantifier les concentrations de toxines paralysantes présentes : dans les coquillages contaminés en fin de période de contamination et dans les cultures d'A. minutum. Ces données ont permis de comparer les concentrations en toxines réellement observées dans les tissus (TOX) avec le taux d'accumulation théorique des toxines (TAR) calculé à partir des relations linéaires établies entre OAR, nombre de cellules, fluorescence et toxicités. Les résultats montrent des coefficients de corrélation élevés (R2 = 0,78) aussi bien pour FTA/TAR que pour FTA/TOX, à la fois pour les huîtres et pour les coquilles Saint-Jacques. La relation TAR/TOX, une fois validée, permettrait d'approcher la notion de quantité minimale de toxine absorbée pour déclencher le processus d'accumulation de toxines.

Pacific oysters and king scallops placed individually in a recirculating flume were fed for 2 weeks with a constant concentration (120 cell ml(-1)) of a toxic strain of Alexandrium minutum. Fluorescence at the outlet of each experimental unit was measured continuously, and biodeposits were recovered twice daily to evaluate feeding time activity (FTA) and rates of organic filtration (OFR), ingestion (OIR) and organic absorption (OAR). Ion-pairing high performance liquid chromatography (IP-HPLC) was performed concurrently to quantify paralytic phycotoxins both (i) individually in shellfish at the end of the contamination period and (ii) in A. minutum cultures to estimate cellular toxin concentration. These data allowed comparison of the actual tissue toxin concentration (TOX) with the theoretical toxin accumulation rate (TAR) calculated from the linear relations between OAR, cell number, fluorescence and cell toxicity. The results show high FTA/TAR and FTA/TOX correlations (R-2 = 0.78) for both oysters and scallops. The TAR/FOX relation, though not yet clearly defined, suggests the minimum quantity of absorbed toxin at which the accumulation process is induced.