Cette étude sur la "distribution et devenir de contaminants persistants dans les écosystèmes littoraux, comparaison Manche Ouest-Manche Est" a été réalisée par l'Ifremer pour l'Agence de l'Eau Seine-Normandie. Elle apporte des informations sur les niveaux de présence dans les produits de la mer de contaminants relativement bien connus et réglementés (cadmium, mercure, plomb, PCB, dioxines, PAH) et d'autres substances moins systématiquement suivies dans les programmes de surveillance (argent, cuivre, nickel, zinc, les polybromo-diphényles éthers, les alkylphénols, les phtalates. Pour cette étude, le littoral bas-normand, de l'estuaire de la Seine au Mont Saint Michel, est particulièrement intéressant parce que, dans ce cadre géographiquement limité, on trouve dans le cas de contaminants dont l'origine est liée aux activités humaines, les niveaux extrêmes de contamination relevés à l'échelle de l'ensemble du littoral métropolitain. La recherche de ces substances dans les moules et dans les poissons avait pour but de catégoriser les contaminants selon qu'ils sont bioaccumulés, les PCB en sont un des exemples types ou au contraire biotransformés, à l'instar des PAH qui eux sont bioaccumulés par les moules mais et non par les poissons. Enfin, vu sous l'angle sanitaire, les mesures obtenues ont permis une évaluation de l'exposition du consommateur à ces composés chimiques par la consommation de produits de la mer. Si pour les éléments métalliques et la plupart des contaminants organiques étudiés les concentrations mesurées restent généralement bien en dessous des concentrations maximales admissibles dans les produits de la mer, la situation reste très préoccupante dans le cas des PCB et à moindre mesure des dioxines. Leur présence à des teneurs importantes dans les moules de l'estuaire et de la Baie a été signalée depuis près de 30 ans dans le cas des PCB restent encore trop élevés. De tels niveaux de contamination dans les produis de la mer sont susceptibles d'entraîner, dans le cas de gros consommateurs, une exposition à ces substances potentiellement toxiques bien supérieures aux doses maximales admissibles établies par les autorités sanitaires.

This study on the "distribution and future of persistent contaminants in coastal ecosystems, comparison between the western Channel and the eastern Channel" was carried out by the Ifremer for the Water Agency of Seine-Normandie. It provides information on the level of relatively well-known and regulated contaminants (cadmium, mercury, lead, BPC, dioxins, PAH) in sea products, as well as on that of less systematically recorded substances (silver, copper, nickel, zinc, polybrominated biphenyls, ethers, alkylphenols, phtalats). The Lower-Norman coast, from the Seine estuary and the Mont Saint-Michel, is particularly interesting for this study since this limited geographic area is home to the most extreme levels of contamination recorded along the entire French coast, as far as contaminants originating from human activities are concerned.