Richesses et productions marines de la baie du Mont Saint-Michel : La mytiliculture

La baie du Mont-Saint-Michel se trouve au fond du golfe Normano-Breton, dans l'angle formé par le Cotentin à l'est et la Bretagne au sud. La pointe du Grouin, au NO, et la pointe de Champeaux, au NE, la limitent au nord, tandis qu'au sud son rivage très plat s'en vient se fondre dans le marais de Dol et les polders qui bordent le Couesnon (fig. 1). Actuellement, la baie a donc une surface marine de 37 000 ha dont, en vive-eau, près des 3/5° sont exondés lors des marées d'équinoxe. L'amplitude des marées est ici la plus forte d'Europe puisqu'elle peut dépasser 14 m. Compte tenu de l'extrême platitude de l'estran, le flot parcourt des distances considérables (près de 20 km dans l'axe de la Sélune). Il s'ensuit des courants très importants qui provoquent un brassage des eaux en conséquence. Ces courants renouvellent la masse d'eau par le NO (pointe du Grouin) et, au jusant, repartent vers le N-NE. Il est intéressant de noter que l'estran est de formation récente: une succession de transgressions et de régressions marquent en effet l'histoire de la baie. Sans remonter plus loin clans le temps, au début de notre ère, la plus grande partie en était occupée par la légendaire forêt de Scissy. Au Moyen Age (entre le Ill° et le VIII° siècles), cette forêt fut détruite et recouverte par la mer qui fit du mont Tombe (futur Mont-Saint-Michel), où il n'existait encore qu'une chapelle, une île. Depuis, le mouvement inverse s'est peu à peu amorcé, notamment sous l'influence des travaux humains. Vers le XI° siècle, la première digue « du marais de Dol» fut construite, suivie quelques siècles plus tard par la digue de « la duchesse Anne» de 30 km de long. Plus près de nous (après la canalisation du Couesnon en 1858), les polders furent progressivement conquis sur l'estran; ces travaux durèrent jusqu'en 1934. La ligne du rivage continue actuellement à reculer vers le large, sous l'action d'une sédimentation importante, d'origine marine, qui n'est plus compensée comme au XIX" siècle par des prélèvements de tangue (500 000 m3/an); la tangue servait à amender les terres trop acides de l'intérieur. Cette sédimentation se traduit concrètement par une montée du niveau moyen du fond de la baie et une progression des herbues. Le Mont-Saint-Michel n'est plus aujourd'hui entouré d'eau que quelques jours par an et tend à retrouver sa situation première, terrestre, teI qu'il était lorsque saint Aubert y construisit sa chapelle, ATTENTION : Ce texte a été extrait du document par un processus automatique, non contrôlé, de reconnaissance optique de caractères (OCR). Il est donc susceptible de comporter des erreurs. En cas de doute, consultez le fichier PDF.
The Mont-Saint-Michel is at the end of the Norman-Breton gulf, in the angle formed by Cotentin to the east and Brittany to the south. The pointe du Grouin, to the NW, and the pointe de Champeaux, to the NE, circumscribe it to the north, whereas to the south, its flat coast melts into the Dol Marsh and the polders which border the Couesnon (fig. 1). The bay currently has a marine surface of 37,000 ha, about 3/5 of which is emerged during spring tide. The tidal amplitude is the strongest in Europe with over 14 m. Considering the extreme flatness of the tidal zone, the flow covers very long distances (about 20 km in the axis of the Sélune). This results in some very strong currents which create an important mixing of the water. These currents renew the water mass from the NW (pointe du Grouin) and, at the ebb, flow back to the N-NE.

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Comment citer
Bregeon Laurent (1977). Richesses et productions marines de la baie du Mont Saint-Michel : La mytiliculture. Science et Pêche. 267. 2-29. https://archimer.ifremer.fr/doc/00000/6693/

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