Les peuplements benthiques du bassin de Marennes-Oléron ont été échantillonnées au printemps 1984 dans le but d'étudier le stock des compétiteurs des populations de filtreurs cultivés (huître Crassostrea gigas et moule Mytilus edulis). 370 échantillons ont été prélevés sur une surface d'étude de 18Okm2 en utilisant un plan aléatoire stratifié. Les résultats ont été regroupés en deux groupes d'espèces ayant des stratégies nutritionnelles différentes (mollusques déposivores ou suspensivores). Ces deux groupes trophiques ont été cartographiés, après une transformation logarithmique en utilisant la technique du krigeage. Pour chaque groupe trois modèles de structure spatiale ont été utilisés: covariance généralisée, semi-variogrammme unidirectionnel ou multidirectionnel. Chaque modèle a donné lieu à un krigeage sur un réseau maillé de 693 points couvrant la zone d'échantillonnage. Leurs performances ont été comparées en termes de variance de krigeage ponctuel. Il ressort de ces différents calculs des structures spatiales différentes selon les groupes. Dans les deux cas la recherche du meilleur modèle de covariance généraliste valide l'hypothèse intrinsèque (processus assimilé à une fonction aléatoire intrinsèque d'ordre 0). Le groupe des mollusques déposivores est correctement décrit par une structure spatiale isotrope. Un modèle sphérique de portée 5 km, .dont la pépite représente 32% de la structure, est utilisé pour la cartographie. Les zones de biomasses maximales en déposivores sont clairement identifiées au nord et à l'est de la zone étudiée. Le groupe des suspensisivores est caractérisé par une forte anisotropie géométrique. Le demi-variogramme a été modélisé par la superposition de deux modèles sphériques, le deuxième subissant une dilatation dans la direction nord•sud. Ainsi deux échelles spatiales apparaissent: 4 km dans la direction nord-sud et 2 km dans la direction est-ouest. La cartographie issue de ce modèle montre des secteurs de biomasses maximales en suspensivores sur la partie ouest de la zone (côtes d'Oléron) qui sont très différents du groupe des déposivores. Ces résultats ont été commentés à la lumière des facteurs abiotiques et biotiques qui agissent sur la composition des spectres trophiques des peuplements benthiques. La variabilité spatiale et temporelle a également été discutée par rapport à ces mêmes facteurs et justifie une nouvelle étude afin de comparer les localisations actuelles de ces peuplements, leurs abondances et leurs structures spatiales. De fait, la présente étude montre l'importance de la stratification et de grille d'échantillonnage basées sur les structures spatiales pour améliorer les estimateurs des stocks benthiques et leur cartographie.