En mer du Nord, il a été montré que la prédation qu'exercent entre elles les espèces exploitées constitue un des facteurs majeurs qu'il faut prendre en compte pour analyser les effets de différents régimes de gestion des ressources halieutiques. Pour cette zone, les biomasses de poissons consommées à l'intérieur du système par les principaux prédateurs sont équivalentes à celles qui y sont pêchées. En particulier le merlan (Merlangius merlangus) y a été reconnu comme un prédateur majeur de juvéniles des autres espèces, au point que pour la modélisation multispécifique des pêcheries les valeurs de mortalité naturelle pour les poissons les plus jeunes sont fonction de la biomasse du stock de merlan. Il existe un stock de merlan dans le Golfe de Gascogne qui est susceptible de poser les mêmes problèmes. Celui-ci à ce jour n'a fait l'objet d'aucune évaluation et une simple extrapolation des résultats obtenus en mer du Nord paraît très hasardeuse et pourrait entraîner des décisions arbitraires en matière de gestion des pêcheries aussi bien pour le merlan que pour d'autres espèces. Le présent rapport a donc pour principal but de dresser un premier bilan des connaissances, comme de préciser la pêcherie du merlan, la structure et la répartition du stock ainsi que l'estimation de certains facteurs biologiques.