Les flottilles de pêche de l'Union Européenne dans le golfe de Gascogne vues du ciel
Le survol régulier des flottilles de pêche du golfe de Gascogne par les services des Douanes aériennes nous a permis, de 1989 à 1995, de connaître les localisations géographiques précises des navires français et des autres navires de l'Union Européenne (U.E.). Ces observations indiquent que trois métiers principaux fréquentent l'ensemble du golfe de Gascogne : les chalutiers de fond français et espagnols (61 % des navires), les fileyeurs français et les palangriers espagnols. Les fileyeurs pratiquent leur métier, pour 85 % d'entre eux, à l'intérieur de la bande côtière des 12 milles et les deuxtiers restent au sud de la latitude de Noirmoutier (47° N). Les palangriers se déplacent au cours des saisons dans le centre du Golfe entre les accores et les sondes de 50¿100 m. Peu de chalutiers pélagiques ont été observés du fait de leur activité surtout nocturne, les survols ayant lieu de jour. Les bateaux pratiquant les autres métiers (casiers, lignes) sont localisés dans la zone littorale et sont essentiellement, des petits navires côtiers. Une analyse de la localisation des navires français suivant leur quartier d'immatriculation, montre que la majorité des flottilles travaille à proximité du port d'origine, et que les territoires de pêche de deux quartiers voisins se recoupent peu. Une étude plus approfondie de la répartition des autres navires de l'U.E. dans la Zone Economique Exclusive (ZEE) française montre que les navires espagnols sont essentiellement observés dans le sud du Golfe et sont en majorité du Pays Basque. Quant aux chalutiers à perche belges et hollandais, ils exploitent leur quota de sole au large des Pertuis charentais, de la Gironde et du bassin d'Arcachon. L'isobathe 100 m semble constituer une séparation entre une majorité des navires français et les autres navires de l'U.E. Si certaines zones de pêche sont exclusivement fréquentées par un type de métier, d'autres sont convoitées par tous et constituent des secteurs où les risques de conflits sont les plus importants.
Regular flights over the Bay of Biscay by the French Customs Air Service, have enabled us to record more precisely, from 1989 to 1995, the geographical locations of French and other European Community (EU) fishing boats. Data showed three main 'metiers' within the Bay of Biscay fishing fleet: French and Spanish bottom trawlers (61 %), French gill-netters and Spanish longliners: More than 80 % of gill-netters worked inside the territorial sea (12 nautical miles) and 60 % of them worked south of Noirmoutier (47 degrees N). Longliners moved according to the seasons, from the edge of the continental shelf to the 50-100 m sounding lines. Since they work at night, only few pelagic trawlers have been recorded (records being made in daylight). The potters, liners and other small 'metier' boats of the bay were only located along the coast. The position of the French boats' positions according to their registration district showed that most boats worked close to their landing ports and that the overlap is small between the areas of two neighbouring fleets. Further analysis of the spatial distribution of boats in the French EEZ showed that Spanish boats were mainly recorded in the southern part of the Bay of Biscay, and that most were Basque. Belgian and Dutch beam trawlers fished their quota of sole off the 'Pertuis Charentais', the Gironde estuary and the 'bassin d'Arcachon'. The 100 m sounding Line appeared to constitute a demarcation line between the major fraction of the French fleet and other EU fishing boats. Although some fishing areas were only visited by boats practising a particular 'metier', others were coveted by everybody and, consequently, were areas with the most serious risk of conflicts.
Keyword(s)
Bay of Biscay, fishing fleet, aerial census, metier, French EEZ
Leaute Jean-Pierre (1998). Les flottilles de pêche de l'Union Européenne dans le golfe de Gascogne vues du ciel. Oceanologica Acta. 21 (2). 371-381. https://doi.org/10.1016/S0399-1784(98)80024-8, https://archimer.ifremer.fr/doc/00000/855/