Le programme E.D.F. prévoyant l'implantation de centrales thermiques nucléaires de grandes puissances sur le littoral retient, entre autres régions, la Bretagne ou sont envisages plusieurs sites dont trois ont fait l'objet d'études d'Avant-projet. L'un de ces trois sites, celui de Ploumoguer, est le sujet du présent rapport. Il convenait de connaître de la manière la plus précise possible les effets d'une telle centrale (5 000 mégawatts) sur les ressources naturelles et par conséquent sur les activités de pêche et de conchyliculture. En effet, le fonctionnement d'une centrale thermique de cette puissance nécessite une importante quantité d'eau (200 m3/s) qui est prise h la mer et qui, après avoir transite par un circuit de refroidissement a subi une élévation de température pouvant être comprise entre 12° et 18°C avant de faire retour à la mer. Cette eau de rejet qui forme la "tache thermique" dont la surface varie en fonction de divers facteurs (courants, marées, vents, etc.) peut en outre renfermer du chlore r, biocide qu'il suffit d'utiliser a faible concentration pour obtenir un effet de dissuasion qui empêche la fixation des larves de moules. Ce dernier aspect ainsi que les conséquences de l'élévation de température sur les organismes marins sont l'objet d'études générales entreprises l'Institut des Poches maritimes par d'autres équipes. La présente étude d'Avant-projet porte à la fois sur les activités de poche et de cultures marines, sur l'exploitation du goémon et rassemble les données biologiques nécessaires pour définir et caractériser le secteur proche de la centrale envisagée. Le travail a été souvent réalise dans des conditions difficiles sur ce site ou les professionnels, comme d'ailleurs l'ensemble de la population, sont opposes a l'implantation d'une centrale nucléaire. Pour ces raisons, les pêcheurs n'ont pas accepte d'embarquer les chercheurs de l'Institut des Poches pour effectuer les observations en mer. L'Institut des Pêches a pourtant, plus d'une fois, défini son rôle et son action au cours de réunions d'informations, à la Préfecture de Quimper (janvier 1975, avril 1976), devant le Conseil régional de Bretagne en septembre 1975 à Brest et en décembre de la même année à Nantes, ainsi qu'au cours d'une réunion avec les professionnels du Conquet, le 13 novembre 1975 sous l'égide du Comite local des Pêches maritimes de Brest. Il faut bien préciser que ces professionnels ne manquent pas de confiance dans la valeur, ni dans l'objectivité de nos travaux, mais ont adopte une position de principe que divers sondages d'opinion ont déjà explique. Compte tenu de la relative complexité du secteur étudie et bien que ce travail vise seulement à être l'un des documents devant servir d'éléments de choix d'un site, nous avons décidé, en accord avec E.D.F. d'étendre à une année la durée de l'étude d'Avant-projet afin de lui donner une valeur scientifique accrue. Ce rapport fait donc la synthèse des travaux conduits durant une année sur le site. L'état d'avancement de cette étude a déjà fait l'objet d'un rapport préliminaire après six mois de travail.