Qualité du Milieu Marin Littoral Normand. Départements : Seine Maritime, Eure, Calvados et Manche - Edition 2010

Du point de vue météorologique, l’année 2009 a été caractérisée par un cumul annuel des précipitations supérieur aux cumuls annuels moyens enregistrés depuis 1949. On notera un mois de novembre battant le record de précipitation depuis les soixante dernières années. Du point de vue de la qualité bactériologique des zones de production conchylicole suivies dans le cadre du réseau REMI, 2009 a été une année plutôt meilleure qu’en 2008. Au total 22 alertes de « niveau 1 » ont dû être déclenchées (28 en 2008) et il y a eu trois alertes de « niveau 2 » (contre 6 en 2008). Ce nombre d’alertes reste cependant important et s’explique par la pluviométrie qui, immanquablement, génère une augmentation des apports bactériens à la mer, par un lessivage accru des sols, agricoles ou urbains, et par saturation/by-pass des réseaux de collecte des eaux usées et des stations d’épuration. Elle s’explique aussi, très vraisemblablement, par l’écart qui se creuse entre le classement des zones et leur qualité sanitaire réelle (le nombre d’alertes étant inférieur dans les zones dont le classement est plus représentatif). En 2009, du point de vue de la contamination phycotoxinique des coquillages (réseau REPHY), un développement du Dinophysis a, comme les années précédentes, été enregistré entre juin et novembre dans le secteur oriental de la Baie de Seine, ce qui a entraîné deux arrêtés préfectoraux de fermeture de la pêche, de l’élevage et de la commercialisation des coquillages (le 10 juillet 2009 : entre l’estuaire de Seine et Veulettes s/Mer pour la Seine Maritime, puis le 18 août 2009 : entre l’estuaire de la Seine et la Seulles pour le Calvados). Tout comme 2008, l’année 2009 aura été caractérisée par de faibles intensités de développement de phytoplancton toxique : pas de contamination DSP ou ASP des moules de gisements du large de l’Est Cotentin (Grandcamp, Ravenoville, Réville et Barfleur) ou des gisements de coquilles St Jacques du large Depuis sa restructuration en 2008, intégrant la mise en oeuvre de la DCE, la surveillance des contaminants chimiques dans le cadre du ROCCH est décentralisée auprès des agences de l'eau, et les analyses font l'objet d'appels d'offres. Les résultats de cette nouvelle stratégie ne sont pour le moment pas disponibles. La surveillance chimique (dans les mollusques) coordonnée et réalisée par Ifremer ne concerne plus que les 3 métaux réglementés au titre de la surveillance sanitaire (cadmium, mercure et plomb). En ce qui concerne la contamination chimique (réseau ROCCH), 12 points de suivi des niveaux de contamination des moules et un point de suivi des coques sont échantillonnés une fois par an en Normandie. Les paramètres analysés sont les 3 métaux (cadmium, mercure et plomb) dont les seuils de contamination européens sont réglementés au titre de la surveillance sanitaire des zones de production conchylicole. Seuls les points, situés près de l’estuaire de la Seine, présentent des contaminations élevées par rapport aux médianes nationales (calculées sur la période 2004-2008). Cependant, ces contaminations restent inférieures aux seuils sanitaires. En 2009, comme l’année précédente, une mortalité estivale très élevée des huîtres juvéniles a été observée sur l’ensemble des bassins ostréicoles normands. Sur les deux stations de suivi de l’Observatoire Conchylicole, les mortalités des juvéniles sont nettement inférieures aux observations faites chez les professionnels : l’origine du naissain semble en être la cause. Les mortalités d’huîtres adultes sur ces deux points sont comparables aux années précédentes.

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Edition 2010
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Comment citer
Riou Philippe, Etourneau Claude, Francoise Sylvaine, Nedelec Florence, Lamort Laure, Mary Charlotte (2010). Qualité du Milieu Marin Littoral Normand. Départements : Seine Maritime, Eure, Calvados et Manche - Edition 2010. Ref. RST/LER/10-06. https://archimer.ifremer.fr/doc/00018/12890/

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