Le Réseau Hydrologique Littoral Normand (RHLN) a été créé en octobre 2000 avec le double objectif de (1) permettre une évaluation du degré d’eutrophisation des masses d’eau littorales normandes et (2) de définir le réseau de suivi hydrologique pérenne permettant de satisfaire aux exigences de la Directive Cadre sur l’Eau (DCE) à partir de fin 2006. Ce rapport réalise la synthèse des résultats obtenus entre 2001 et 2003. La première partie du rapport décrit et compare les variations saisonnières et interannuelles des cycles hydrobiologiques au sein des différentes masses d’eau normandes. Les conditions climatiques de ces trois années de suivi ont été très différentes avec une année très pluvieuse en 2001 et une année sèche en 2003. La côte Ouest Cotentin et la baie des Veys présentent une période productive s’étendant du mois d’avril au mois de juin, puis une période estivale caractérisée par une limitation de la production phytoplanctonique. L’Est de la baie de Seine présente une succession de blooms d’intensité croissante entre la mi-mai et début septembre. La population phytoplanctonique majoritairement constituée de diatomées au printemps est remplacée par une population de dinoflagellés au cours de l’été. L’apparition de blooms sur cette zone est favorisée par de fréquentes stratifications de la colonne d’eau. Aucune anoxie marquée n’y est cependant enregistrée en raison du fort hydrodynamisme du secteur. La deuxième partie du rapport évalue le degré d’eutrophisation des masses d’eaux normandes en testant différents indicateurs d’eutrophisation. Pour ce faire, et pour que cette étude puisse servir de base à l’élaboration d’un réseau de surveillance répondant aux exigences de la DCE, la grille d’évaluation du niveau d’eutrophisation de la colonne d’eau proposée en 2002 a été revue pour proposer un classement non plus en 3, mais en 5 classes. Les indicateurs et les seuils indiqués dans cette grille d’eutrophisation sont des propositions adaptées aux masses d’eaux normandes qui demandent à être validées par les groupes de travail français et européens ad hoc. Toutefois, les différents scénarios testés mettent en évidence un gradient d’eutrophisation marqué entre les masses d’eaux de la côte Ouest Cotentin et celles de l’Est de la baie de Seine.