Evaluation de la toxicité globale des sédiments du littoral du Languedoc Roussillon, du Var et des Alpes Maritimes par un bio essai : Développement larvaire de l’huître creuse Crassostrea gigas en présence d’élutriats de sédiments
Cette étude vise à évaluer la toxicité des sédiments et de définir les modalités d’un éventuel suivi à long terme du littoral méditerranéen français. L’étude concerne le littoral de la région Languedoc Roussillon et des départements du Var et des Alpes Maritimes. L’étude complète les travaux déjà réalisés sur les lagunes méditerranéennes françaises ainsi que sur les côtes des Bouches du Rhône et de Corse. L’ensemble des travaux vise à terme de disposer d’une cartographie complète de la toxicité des sédiments des côtes de la Méditerranée française. L’approche proposée est globale, non spécifique et représente la toxicité des molécules xénobiotiques bio disponibles de la couche superficielle des sédiments. Dans le cadre de ce travail, nous avons appliqué la méthode des tests écotoxicologiques sur larves d’huîtres à l’ensemble du littoral des régions PACA et Languedoc Roussillon ou 329 stations ont été échantillonnées. Les prélèvements ont été réalisés en juin 2008 (Littoral du Var et des Alpes Maritimes), en septembre 2008 (Rade de Toulon et Port de Sète) et en juin 2009 (littoral du Languedoc Roussillon). Les zones étudiées apparaissent, dans leur majorité, dans un bon état puisque les sédiments mis en présence de larves d’huître n’accusent que de faibles taux de malformations larvaires. 80 (25 %) stations ont une toxicité inférieure à 20% et 150 (45,2 %) une toxicité inférieure à 40%. Il existe cependant des stations présentant de fortes toxicités, notamment au niveau du débouché des apports principaux et dans les ports. 134 stations (40,7 %) ont des toxicités supérieures à 80% et 62 stations (18,8%) ont des sédiments qui présentent 100% de toxicité dans les conditions opératoires de l’étude. Ces toxicités importantes sont principalement localisées dans les ports et dans les Alpes Maritimes. Dans le Languedoc Roussillon à l’inverse, les toxicités intermédiaires sont plus nombreuses et lesfortes toxicités limitées à quelques ports ou zones portuaires (Carnon, Port Vendres, Cap d’Agde, Fleury, Port la Nouvelle, Port Leucate). Pour les zones non portuaires, rares sont les stations présentant des toxicités très élevées. Dans le cas du Languedoc Roussillon, l’Embouchure du Tech et de l’Orb et dans une moindre mesure la station du grand Travers près de Carnon sont les stations les plus affectées.
Dans le cas du littoral Sud Est, la Baie de Bandol et la Cride, la pointe des Sardineaux, l’embouchure de l’Argens et Nice Plage sont les stations les plus affectées. D’une manière générale, les embouchures de rivières ont des sédiments faiblement toxiques ou se diluant rapidement (Tech). Sur les côtes varoises et des Alpes Maritimes en particulier, les apports fluviaux de faible envergure (Argens, Saint Raphaël, la Napoule etc.) et les apports plus conséquents, (Paillon, Var) ne sont pas responsables de toxicités importantes. Ce travail a été réalisé dans le cadre de la convention AERM&C-Ifremer n° 2008- 072 (avec le support logistique de l’Ifremer (LER/PAC et LER/LR), Toulon/Naval (Laboratoire environnement) et M. J Guillaume du Comité local des pêches de St Mandrier). Les analyses ont été réalisées par le laboratoire Ifremer/LER/PAC à Bastia.
Galgani Francois, Baldi Yoann (2010). Evaluation de la toxicité globale des sédiments du littoral du Languedoc Roussillon, du Var et des Alpes Maritimes par un bio essai : Développement larvaire de l’huître creuse Crassostrea gigas en présence d’élutriats de sédiments. Ref. EST.DOP/LER-PAC. https://archimer.ifremer.fr/doc/00028/13930/