La crise anoxique ou «malaïgue» qui a sévi dans le bassin de Thau durant l'été 1997 a détruit presque le tiers de la production annuelle d'huîtres. Son déclenchement a suivi une période durant laquelle les vents étaient exceptionnellement faibles. Après un rappel scientifique des processus mis en jeu, la crise anoxique est décrite au travers des observations de mortalités et des concentrations en oxygène dissous. Les eaux anoxiques se sont développées dans les zones conchylicoles vers l'Est et l'Ouest à partir d'un foyer situé à proximité du principal port conchylicole (Mourre-Blanc à Mèze). La comparaison de la crise de 1997 avec celles qui l'ont précédée fait apparaître un recul de l'eutrophisation depuis 25 ans. En revanche, des secteurs très localisés sur les bords du bassin demeurent des points de démarrage potentiels d'anoxie. Leur disparition passe par un réaménagement des zones conchylicoles et l'optimisation des techniques liées au traitement de la récolte (transport, lavage, élimination des déchets). Mais il faut aussi envisager une meilleure dispersion des apports issus du bassin versant (produit du lessivage des sols par les pluies, rejets des stations d'épuration) qui demeurent nécessaires au maintien de la capacité de support du bassin de Thau pour la conchyliculture.