Programme de diversification des productions conchylicoles en Languedoc Roussillon. Projet Huître plate Ostrea edulis. Rapport final
Synthèse des travaux antérieurs : Depuis 1970, l’I.S.T.P.M. puis l'IFREMER (Equipe Diversification Conchylicole en Mer Ouverte, puis Laboratoire Conchylicole de Méditerranée) ont effectué de nombreux travaux pour tenter de développer la culture locale de l'huître plate. La problématique de cette filière d'élevage, pour laquelle existe une demande importante, se situe à deux niveaux : l'approvisionnement en naissain et la mortalité durant l'élevage dans l'étang de Thau. Pendant la période 1982-1991 : les études ont porté essentiellement sur l'approvisionnement en naissain, avec l'évaluation du potentiel offert par le captage naturel. Une attention particulière a été également portée à la définition des structures et des supports les mieux adaptés aux conditions méditerranéennes. Cependant, l'exploitation de cette filière s'est révélée décevante, avec des résultats aléatoires et des rendements utiles souvent faibles, induisant des coûts de main d'œuvre et de moyens à la mer trop élevés. Le captage naturel ne semble pas intégrable dans une stratégie d'exploitation commerciale autrement que comme un complément. De 1990 à 1993 : les objectifs ont été de s'affranchir des aléas du captage naturel en appliquant à cette espèce la technique du télécaptage, déjà utilisée pour l'huître creuse. Faute de trouver les larves œillées nécessaires en production commerciale, des installations expérimentales d'écloserie et d'élevage larvaire ont été réalisées à la Station IFREMER de Palavas. Le bilan de ces trois années d'expérimentation fait ressortir la faisabilité du télécaptage sur l'huître plate, malgré des rendements à la fixation faibles (l0 à 20 %) et l'impossibilité de fournir des larves viables sur une partie de l'année. Parallèlement à ces études, les efforts ont porté sur la définition d'un parcours d'élevage optimal, permettant de combiner les possibilités offertes par la mer ouverte et l'étang de Thau. En 1994 et 1995 : les expérimentations ont porté sur la maîtrise du calendrier des émissions larvaires, à partir d'un stock de géniteurs conservé à basse température et en alimentation réduite, dans le but de ralentir leur métabolisme et de bloquer la maturation sexuelle. Les lots d'animaux conditionnés ensuite par remontée progressive de la température et du niveau de rationnement alimentaire, selon un calendrier programmé de mars à novembre, ont permis d'obtenir des larves viables présentant un niveau de réserves biochimiques considéré comme compatible avec un élevage. A partir de 1996 : le problème de la mortalité des élevages a été abordé au travers du suivi de 4 lots d'huîtres plates mis en place sur des tables de production réparties dans les trois zones conchylicoles. Les premiers résultats ont mis en évidence une infestation par Bonamia, parasite spécifique de l'huître plate, dans des proportions différentes selon les sites, ainsi qu'une relation des pics de mortalité avec les variations brutales de la température. Programme de recherche des causes de mortalité : L'étude menée en 1997-1998 dans le cadre du programme diversification des élevages en Languedoc Roussillon a permis de mieux cerner les causes de mortalité et de proposer une stratégie d'élevage pour cette espèce. L'hypothèse de l'influence des brusques montées en température, à un moment du cycle où les huîtres sont fragilisées par l'effort de reproduction, semble confirmée, alors que le parasite Bonamia n'aurait qu'un rôle secondaire. Un parcours d'élevage mixte mer-étang est proposé pour éviter les conditions défavorables de l'étang de Thau en été. Un test sur différentes souches d'huîtres plates a montré que la souche locale de Méditerranée est mieux adaptée aux conditions environnementales de Thau. Ces travaux laissent donc penser qu'une production de naissain d'écloserie à partir de cette souche fournirait un matériel favorable à la production d'huîtres plates en Languedoc Roussillon.