L'expérimentation mise en œuvre dans l'étang de Thau a permis de comparer, à une échelle la plus proche possible de celle des exploitations commerciales, les performances zootechniques d'une population d'huîtres triploïdes à celles d'une population témoin diploïde d'écloserie ainsi qu'à celles d'une population issue du captage naturel. Le gain moyen de poids total sur 6 mois entre février et septembre 1998 est respectivement de 100, 70 et 62 g pour les huîtres triploïdes, diploïdes témoins d'écloserie et diploïdes naturelles, confirmant la nette supériorité de croissance des huîtres triploïdes. Du point de vue de la qualité de la chair, le taux de remplissage des triploïdes est resté moyen (indice AFNOR de 8 à 10) comparable à celui des diploïdes témoins et intérieur à celui des huîtres de captage. La maturation sexuelle des triploïdes a été réduite et leur taux de glycogène est resté supérieur à celui des autres populations durant la période estivale. Les résultats d'une analyse sensorielle effectuée en été, au moment où les huîtres diploïdes sont en gamétogenèse avancée, montrent que les huîtres triploïdes se sont révélées plus présentables et plus goûteuses que les huîtres diploïdes. Ces résultats confirment l'intérêt de ces huîtres en production complémentaire, sur le marché estival local, sous réserve de quelques aménagements des calendriers d'élevage. Il ressort également de cette étude que des travaux complémentaires seraient à mener, notamment en ce qui concerne l'amélioration de la qualité de la coquille.