La mise en place du réseau « biovigilance » résulte des recommandations formulées dans le cadre de l’expertise indépendante demandée par le Comité Scientifique du Ministère de l’Agriculture et de la Pêche concernant « l’effet d’un flux éventuel d’huîtres tétraploïdes dans les zones conchylicoles ». Il avait été alors préconisé de réaliser « une biovigilance légère, avec mesure régulière du taux d’huîtres tétraploïdes dans les bassins conchylicoles ». Le sous-projet « Réseau biovigilance » s’inscrit dans le projet Ifremer « Typologie et surveillance des systèmes de productions aquacoles » du programme de recherches «Durabilité des systèmes de production » du thème « Surveillance et optimisation des productions aquacoles ». Ce réseau a pour objectif d’être pérenne afin de surveiller le taux de polyploïdes dans les zones de production d’huîtres creuses. En effet, dans le contexte d’un fort développement de la production de naissain d’écloserie de type triploïde à partir d’huîtres tétraploïdes, ce réseau va fournir des informations chiffrables sur la présence d’huîtres polyploïdes « triploïdes ou tétraploïdes » dans les zones où se produisent du recrutement « naturel » de naissain. Il s’agit ainsi de rester vigilant au risque éventuel d’introduction d’huîtres tétraploïdes et de reproductions non contrôlées dans le milieu avec des huîtres diploïdes qui pourrait ainsi donner du naissain triploïde. La première étape de la construction de ce réseau a été mise en place par une convention passée entre l’IFREMER, le Ministère de l’Agriculture, de la Pêche et des Affaires rurales (DPMA, Direction des Pêches, sous-direction de l’Aquaculture), et le Syndicat Professionnel des Ecloseries et Nurseries de Coquillages, avec le soutien financier de l’IFOP. Il fait suite à un accord tripartite (Conseil National de la Conchyliculture, Ministère de l’Agriculture, de la Pêche et des Affaires rurales, et Ifremer) visant à maintenir en circuit contrôlé le stock français d’huîtres tétraploïdes au niveau de l’écloserie Ifremer de La Tremblade. La convention stipule que deux campagnes de prélèvements seront réalisées à deux années d’intervalle dans un premier temps, au sein des deux principaux bassins de captage naturel selon le programme de travail rappelé ci-dessous : L’estimation du taux d’huîtres polyploïdes dans le milieu est réalisée dans les deux principaux bassins de captage, Marennes-Oléron et Arcachon. L’opération est réalisée pendant la phase de montée en puissance de la production de triploïdes par les écloseries commerciales. Elle prend la forme de deux campagnes d’échantillonnage réalisées à deux ans d’intervalle. Cet échantillonnage portera sur 300 huîtres de captage naturel dans chaque bassin, soit un échantillonnage de 1200 huîtres. Le dispositif de biovigilance sera revu au terme de la réalisation de ces mesures en fonction des résultats. Les mesures de la ploïdie sont réalisées par imagerie numérique selon la technique mise au point au laboratoire de La Tremblade. Ces travaux ont ainsi été réalisés sur du naissain capté respectivement en 2001 et 2003 et détroqués puis analysés respectivement en 2003 et 2004. La méthode utilisée a changé pour suivre les évolutions techniques et les améliorations réalisées dans le domaine, notamment par l’utilisation de l’analyse en cytométrie en flux. Ce rapport présente les résultats obtenus lors de ces travaux et conclut sur l’opportunité de poursuivre le développement d’un tel réseau.