Etude des anomalies chromosomiques chez Crassostrea gigas - Contrat Région Poitou-Charentes 2000-2006. Convention 2002
Divers travaux menés depuis 1984 montrent qu’il existe, chez l’huître creuse Crassostrea gigas, des cellules montrant un nombre anormal de chromosomes (2n = 19, 18 ou même 17 au lieu de 2n = 20). Le niveau d’aneuploïdie est déterminé par le décompte des chromosomes à partir de suspensions cellulaires de tissu branchial. Le pourcentage de cellules aneuploïdes est toujours significativement supérieur dans les "lots de queue", c'est-à-dire les huîtres présentant des croissances plus faibles, et peut atteindre plus de 30 %. Cette corrélation négative entre l’aneuploïdie somatique et le taux de croissance a été décrite à de nombreuses reprises (Thiriot-Quiévreux et al., 1988, 1992 ; Leitão et al., 2001a ; Zouros et al., 1996). Bien que les causes environnementale et /ou génétique de l’aneuploïdie restent encore largement inconnues, des études récentes ont permis de poser l’hypothèse d’une base génétique large dans la détermination de ce caractère (Leitão et al., 2001b). De plus, un effet toxique direct de l’atrazine (herbicide couramment utilisé dans la région) sur le génome d’une population d’huîtres creuses a été mis en évidence en milieu contrôlé (Bouilly et al., 2003). Nous nous sommes alors intéressés à l’étude de la persistance de cet impact dans le temps (sur des animaux remis dans des conditions normales, et sur la génération suivante). De plus, l’impact du cadmium, métal lourd pouvant être présent à des concentrations non négligeables dans la région, a été également étudié selon la même approche.