Etude des anomalies chromosomiques chez Crassostrea gigas - Contrat Région Poitou-Charentes 2000-2006. Convention 2003
Divers travaux menés depuis 1984 montrent qu’il existe, chez l’huître creuse Crassostrea gigas, des cellules présentant un nombre anormal de chromosomes (2n = 19, 18 ou même 17 au lieu de 2n = 20). Or, une corrélation négative entre l’aneuploïdie somatique et le taux de croissance a été décrite à de nombreuses reprises (Thiriot-Quiévreux et al., 1988, 1992 ; Leitão et al., 2001a ; Zouros et al., 1996). Bien que les causes environnementale et /ou génétique de l’aneuploïdie restent encore largement inconnues, des études récentes ont permis de poser l’hypothèse d’une base génétique large dans la détermination de ce caractère (Leitão et al., 2001b). De plus, un effet toxique direct de l’atrazine (herbicide couramment utilisé dans la région) sur le génome d’une population d’huîtres creuses a été mis en évidence en milieu contrôlé (Bouilly et al., 2003) et, plus inquiétant, une persistance de cet effet dans le temps (2 mois et demi) sur une même génération et chez des descendants d’animaux exposés a été observée (Bouilly et al., soumis). L’étude de l’impact du cadmium a été démarrée en 2002 en exposant des animaux et en obtenant une descendance de ces animaux. Cette année 2003 a été consacrée à la poursuite de l’étude sur l’atrazine en observant les animaux exposés il y a un an et demi. De plus, l’impact du cadmium, métal lourd pouvant être présent à des concentrations non négligeables dans la région, a été observé sur le taux d’aneuploïdie des animaux exposés et naissains produits en 2002. Enfin, la relation entre mortalité et taux d’aneuploïdie a été étudiée en comparant des chantillons d’animaux dont les familles produites dans le cadre du programme Morest ont subi un faible ou fort taux de mortalité.