La campagne "Gino II" réalisée par l'I.S.T.P.M. en avril 1981 à bord du N/O "Pelagia", et les études en laboratoire qui ont suivi, permettent de faire le point de la contamination et de noter l'évolution. - Dans les sédiments, à la périphérie d'une nappe de Carbon Black oil dont la surface est restreinte, on peut noter une contamination parfaitement discernable dans un cercle de 8 milles de rayon. Le niveau de contamination y est toutefois peu élevé. A l'extérieur de ce cercle, aucune contamination n'a été décelée. - Les crustacés pêchés dans les parages immédiats de l'épave contiennent de faibles traces d'hydrocarbures au niveau des branchies et de l'hépatopancréas. Bien que les taux d'hydrocarbures dans les oeufs soient négligeables et que l'examen microscopique ne permette d'y déceler aucune anomalie, l'hypothèse d'un éventuel impact sur l'espèce ne peut être totalement éliminée. - Dans les poissons aucune influence du "Gino" n'a pu être notée. On a pourtant pris soin d'analyser le foie des individus de préférence au muscle afin d'utiliser le pouvoir d'accumulation de cet organe pour améliorer le dépistage. - Les coquilles Saint-Jacques ne sont pas exploitées dans dans la zone du "Gino" pour diverses raisons dont la principale est une densité très insuffisante. Nous les avons cependant analysées comme témoin de contamination en raison de leur sédentarisme et d'un grand pouvoir de concentration des hydrocarbures. On a ainsi noté que dans un cercle de 5 milles de rayon, leur mortalité est quasi totale. La zone adjacente dans un rayon de 10 milles autour de l'épave est contaminée à des taux pouvant être très importants. Au-delà on ne peut nettement mettre en évidence l'influence du "Gino".