Le bassin de Marennes-Oléron, premier bassin ostréicole français est une baie chroniquement en surcharge. Les déficits de croissance et l'accroissement des mortalités non liées à des pathogènes se sont accentués parallèlement aux anomalies climatiques. Les 3 années de sécheresse (1989-1992) ont montré la grande dépendance pour la productivité de cet écosystème, aux apports d'eau douce estivaux, d'où les conflits pour l'usage de l'eau qui sont apparus. Sur le cheptel affaibli du bassin de Marennes-Oléron en 1993 a été identifiée une chlamydie-like qui altère les branchies des huîtres et qui devrait être un élément supplémentaire de fragilisation du cheptel. La conchyliculture en Charente-Maritime regroupe 4 500 conchyliculteurs qui exploitent 2 800 concessions avec 7 400 emplois directs déclarés. Chaque année, il est constaté une diminution de 4 à 5 % des concessionnaires parallèlement à une diminution de 1 à 2 % des superficies exploitées. Cette tendance peut s'expliquer par la pyramide des âges des conchyliculteurs et par un manque de compétitivité de l'ostréiculture charentaise. Avec une mortalité cumulée supérieure à 50 % et des temps de croissance de 3 à 4 ans, les coûts d'exploitation sont les plus élevés des bassins conchylicoles français supérieurs à 10 F/Kg. Depuis l'ouverture du marché unique européen, les productions d'huîtres creuses se développent en Hollande, en Irlande, Espagne ou Portugal avec pour cible le marché français avec des coûts d'exploitations deux fois inférieurs à ceux de Marennes-Oléron, ce qui permet de supporter le surcoût du transport. Il est donc crucial de rendre l'ostréiculture de MarennesOléron plus compétitive si l'on veut en maintenir notamment les emplois. Pour cela il faut persister dans la gestion des différents cheptels, limiter le 1/2 élevage en surcharge, nettoyer les concessions abandonnées, éradiquer les gisements d'huîtres sauvages et les compétiteurs trophiques notamment les crépidules. Parallèlement une déconcentration de la production est souhaitable en la délocalisant. 1°) vers les marais dans lesquels le prégrossissement peut être effectué avec, si besoin, stimulation de la productivité primaire par fertilisant. 2°) vers le large en développant de nouvelles (pour la région) techniques de cultures placées dans des secteurs de forte productivité primaire et dans des secteurs où l'hydrodynamisme permet de ne pas nuire aux cultures existantes sur estran avec: - les cultures en eau profonde lorsque la houle et la nature du fond sont favorables. Les cultures en eau profonde permettent une forte rentabilité (5 F/kg). L'impact de ces cultures au large sur la mytiliculture et l'ostréiculture de l'estran doit être déterminé en fonction notamment de l'hydrodynamisme et de la production primaire. - les cultures en containers ou en filières mises au point pour les huîtres plates ou pour la mytiliculture. Si ces structures peuvent être onéreuses pour un cycle complet d'élevage, elles peuvent s'avérer compétitives pour certaines phases de l'élevage et particulièrement le prégrossissement.
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Etude de site, Ostréiculture, Eau profonde, Zone de Culture, Huîtres creuses, Crassostrea gigas