Des essais de reproduction naturelle en captivité ont été conduits pendant plusieurs années consécutives sur un lot de rougets de roche (Mullus surmuletus) composé de 32 individus au maximum. Les résultats présentés dans ce papier montrent que, capturés dans un étang, ils s'habituent facilement au confinement en bassin de 20 m3 : moins d'un an après la pêche, une production annuelle de pontes séquentielles, naturellement fécondées démarre. Elle est observée pendant 9 années consécutives entre avril et début juin. Chaque oviposition correspond en moyenne à 33 000 oeufs de petite taille (diamètre minimum : 0,81 mm, maximum : 0,94 mm), dont la viabilité s'élève en moyenne à 88 %. L'incubation, réalisée à 13 ± 0,5°C, assure un taux d'éclosion moyen de 95% (à partir d'embryons viables) ainsi qu'un faible taux de malformations des larves vésiculées (inférieur à 5 % dans la majorité des cas). L'embryogenèse peut cependant être perturbée par de fortes variations de température, même fugaces, et par des chlorations passagères à 1 ppm : les taux d'éclosion sont alors abaissés et des formes larvaires anormales apparaissent.

In order to develop an intensive marine fish production, it is necessary to obtain in a first time the captive spawners maturation. The results presented herein show that red mullus mullus surmuletus is an easy species for acclimatization in 20 m3 tanks : only one year after seining the fish in a breton coastal pond, several spawns were produced each year between 1975 and 1983, at the same period : April to beginning of 3une. The average number of eggs corresponding to one oviposition is estimated to 33 000. The diameter of fecund eggs is small : 0.81 to 0.94 mm. Their mean viability appears to be high : 90 %, as the hatching rate : 95 % obtained from viable eggs, at constant temperature (13 ± 0.5°C). In these conditions larval deformities get up rarely higher than 5 %. On the other hand, short thermal shocks (17°C) and light chlorination (1 ppm) affect embryogenesis and larval normalities.