Les Aires Marines Protégées (AMP) sont devenues un instrument privilégié de la gestion durable des écosystèmes côtiers et de leurs usages. Mais la performance des AMP, au regard des objectifs de conservation de la biodiversité et de l’exploitation durable des ressources halieutiques, doit être suivie et évaluée. C'est l'objectif du projet PAMPA, s'appuyant sur l'expérience de 7 AMP françaises en Méditerranée et Outre-mer . Dans le cadre du projet PAMPA, la délégation Ifremer de l'Océan Indien a été principalement chargée de l'analyse des données de pêche, avec, entre autres, des enquêtes, de juillet à octobre 2010, sur les pêcheurs pratiquant au voisinage du lagon. Une soixantaine de pêcheurs a été interrogée. Seules 2 personnes sollicitées ont refusé de participer.
Les pêcheurs plaisanciers sont des "locaux", quadragénaires ou cinquantenaires, pêchant régulièrement, mais n'ayant pas d'habitude bien marquée (pas de "coin de pêche") si ce n'est de sortir quand la météo le permet ou que le poisson est réputé abondant ("saison de pêche"). Les méthodes de pêche essentiellement pratiquées sont la ligne de traîne (poissons pélagiques) et la palangrotte (poissons de fond). Les captures et rendements sont relativement modestes (50 à 500 kg /an) pour une centaine de sorties annuelles.
Les pêcheurs professionnels enquêtés sortent évidemment plus souvent (200 à 300 sorties annuelles) et capturent plus de 500 kg /an.
Concernant leur perception de la Réserve Naturelle Marine récemment créée, les pêcheurs se sentent suffisamment informés malgré la complexité de la réglementation, mais se sentent peu ou pas associés aux processus de décision. Les pêcheurs sont partagés sur la pertinence de la réglementation mais s'accordent à dire qu'elle est mal appliquée (complexité, non acceptation, manque de police). Enfin les pêcheurs déclarent percevoir des effets très positifs sur l’environnement mais perçoivent assez mal et de façon très partagée les effets sur leur activité de pêche ou sur l'économie locale en général.
Ces enquêtes ont permis d'obtenir divers indicateurs utiles à la compréhension de l'activité Pêche au voisinage de la Réserve Marine, et donc utiles à la bonne prise en compte de cette activité par le gestionnaire. Il est évident que la Réserve visant à améliorer l'écosystème (habitats et ressources), il sera utile de renouveler ce type d'enquêtes, avec un pas de temps de 4 ou 5 ans, et sur les mêmes indicateurs. Ceci permettrait de suivre l'évolution de la typologie des acteurs, et de leur perception de la légitimité de la Réserve.
Mot-clé(s)
Pêche embarquée, PAMPA, Aire Marine Protégée, Réserve Naturelle Marine de La Réunion, Typologie, Perception
Marine Protected Areas (MPA) have turned to be a privileged tool for sustainable management of coastal areas and associated activities. But MPA's results for biodiversity and sustainable fisheries have to be assessed. That is the aim of PAMPA project, which is built on the experience of 7 French MPAs in the Mediterranean sea and in the overseas territories.
In this PAMPA project, Ifremer Océan Indien has mainly been involved in the analysis of fisheries data and opinion surveys, conducted from July to October 2010, towards fishermen on board around the coral reef. About sixty fishermen have been interviewed. Only two of them denied answering.
Recreational fishers are "local people", about forty or fifty years old, regularly at sea, but without fishing habits (no specific fishing site), just fishing when weather is ok or fish rumoured to be abundant ("fishing season"). The main fishing techniques are troll-line (pelagic fish) and bottom hand-line (bottom fish). Catches and yields are moderate (50 to 500 kg / year) with about one hundred days at sea.
Interviewed commercial fishermen go out more often (200 to 300 days a year) and catch over 500 kg / year. With regard to their perception of the Natural Marine Reserve, which has been created recently, the fishermen feel informed enough despite complex regulations, but do not feel (or little) involved in the decision process. They exhibit different opinions about the relevance of regulation, but all agree that it is poorly applied (complexity, lack of acceptance, lack of control). Last, the fishermen acknowledge (or suppose) beneficial effects on the environment but not on their fishing activity or upon the local economy.
These opinion surveys provide useful indicators for a better understanding of fishery activities nearby the Marine Reserve, and therefore may be useful for this activity to be better taken into account by the manager. As the Marine Reserve aims to improve the ecosystem (habitats and resources), it appears relevant to carry out this kind of survey, every 4 or 5 years and using the same indicators. It could allow the manager to monitor stakeholder attitudes and practices, and their perception about the legitimacy of the Marine Reserve.