L'étude porte sur les trois principaux étangs corses (Biguglia, Diana et Urbino), situés à la bordure de la plaine orientale. Ecosystèmes fragiles et productifs, ces étangs supportent des enjeux importants, en tant qu'habitats naturels remarquables et du fait de leur exploitation intensive par la pêche, l'aquaculture et la conchyliculture. Cette étude vise à évaluer leur état d'eutrophisation, en utilisant une méthode de diagnostic spécifique aux milieux lagunaires méditerranéens, développée par l'Ifremer pour l'Agence de l'eau Rhône Méditerranée Corse, et portant sur l'utilisation d'indicateurs caractérisant la colonne d'eau, dont le phytoplancton, le sédiment et les macrophytes. Dans l'eau, les prélèvements ont été réalisés sur une période de 12 mois en 1998- 1999, pour 4 stations par lagune alors que les compartiments sédiment et macrophyte ont fait l'objet d'une campagne unique portant sur une station pour 50 ha environ. Ce dispositif a été complété par des mesures marégraphiques dans l'étang de Diana et en mer en vue de l'établissement d'un modèle hydrodynamique. Le diagnostic met en avant les rôles des apports (rejets urbains pour Biguglia et aquaculture pour Diana et Urbino) et du faible taux de renouvellement des eaux. Si la situation de Biguglia semble s'être améliorée depuis le dernier constat établi en 1992, elle reste préoccupante pour les trois étangs, notamment si l'exploitation intensive des étangs de Diana et d'Urbino se poursuit, et justifie donc un programme de surveillance de leur état trophique, détaillé dans le cadre de l'étude.