Recherches de géologie sédimentaire sur les herbiers à Posidonies du littoral de la Provence

Type Rapport de contrat
Date 1978
Langue(s) Français
Référence Contrats CNEXO 76/4043 et 77/4074 "Aspects sédimentaires liés à l'herbier de Posidonies"
Auteur(s) Blanc Jean J., Jeudy De Grissac Alain
Affiliation(s) Centre d'Océanologie d'Endoume-Luminy, Laboratoire de géologie marine et sédimentologie appliquée, F-13288 Marseille, France
Résumé INTRODUCTION - L'importance des herbiers vis à vis des phénomènes sédimentaires sous-marins est remarquée depuis le Jurassique et le Crétacé (Termier, 1951-1952 ; Arnaud-Vanneau, 1975). L'espèce Posidonia oceanica (L) Delile est connue avec certitude depuis l'Eocène, mais il est possible que son apparition remonte au Crétacé supérieur (Den Hartog, 1976), les recherches de Molinier et Picard (1952 - 1954), Blanc (1959 - 1974), Blanc-Vernet (1969). ont établi, sur la marge continentale, le rôle essentiel des Posidonies dans la rétention des sédiments et l'évolution du littoral. En fait, la zone maritime superficielle frangeant les rivages méditerranéens (infralittoral) demeure sous la dépendance étroite de l'état d'équilibre des herbiers à Posidonies en ce qui concerne le développement des fonds de pêches et la sécurité des grèves. Cet état d'équilibre demeure généralement fragile. Il se trouve continuellement altéré par les actions hydrodynamiques et les phénomènes naturels d'hypersédimentation (colmatages), les décharges détritiques, les rejets d'effluents et pollutions liés aux aménagements. Les biocoenoses des prairies sous-marines à frondes de Posidonia oceanica, comportent des peuplements photophiles, et en sous-strate, des peuplements sciaphiles à tendance pré-coralligène. Les Algues photophiles infralittorales sont Padina pavonia, Halopteris scroparia, Laurencia obtusa. l.es Posidonia oceanica sont des espèces endémiques méditerranéennes (et
australiennes). présentant à chaque automne la chute de leurs frondes qui s'accumulent au rivage ou dans les chenaux d'érosion et « marmites » de l'herbier. Les fibres rouies de Posidonies. très riches en cellulose, s'agglomèrent en galets sub-sphériques nommés « aegagropiles". Les Posidonies se développent sur le fond par bouturage, marcottage, amenant une extension verticale et latérale des souches. Lors des étés particulièrement chauds (1973 - 1974), on observe une floraison et une fructification des Posidonies avec formation d' « olives de mer ». Il s'ensuit alors une régénération naturelle efficace des herbiers pouvant quelquefois compenser des altérations accidentelles. Cette dernière. jointe au bouturage naturel des souches, peut amener une extension des prairies et, fait important. la fixation des fonds et du sédiment. Le sédiment des herbiers à Posidonies (HP) est essentiellement ou partiellement biodétritique. La phase terrigène qu'il comporte est sableuse ou lutitique. Sa composante biogène est alimentée par les peuplements épiphytes et accompagnateurs de l'herbier. La croissance verticale des herbiers s'accompagne d'une rétention du sédiment formant des banquettes surélevant le fond et nommées : « mattes ». La hauteur maximum des mattes peut atteindre 8 m ; les puissances moyennes oscillent entre 3 à 4 m ou 1 à 2 m selon les sites et les taux de sédimentation terrigènes et biogènes. Dans les sédiments, de nombreux pélécypodes et gastéropodes sont rencontrés, notamment des opisthobranches. On y note également des Bryozaires et Foraminifères épibiotes. (Péres et Picard, 1956 - 1958 ; Picard, 1965 ; Molinier et Picard, 1952 ; Blanc-Vernet, 1959 ; Blanc, 1976).
Texte intégral
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Comment citer 

Blanc Jean J., Jeudy De Grissac Alain (1978). Recherches de géologie sédimentaire sur les herbiers à Posidonies du littoral de la Provence. Contrats CNEXO 76/4043 et 77/4074 "Aspects sédimentaires liés à l'herbier de Posidonies". https://archimer.ifremer.fr/doc/00077/18813/