L'apparition et la répétition depuis 1995, d'importantes mortalités estivales chez les juvéniles d'huître creuse Crassostrea gigas en élevage représente un réel problème pour l'ostréiculture en France. Cette étude s'inscrit donc dans l'esprit des travaux antérieurs visant à standardiser un stress applicable au naissain d'huître creuse. Un modèle utilisable pour le naissain de captage naturel et prenant en compte le poids moyen, vis à vis du temps d'application d'un choc thermique à 50°C appliqué à des juvéniles de 500 à 2000 mg, a été établi en 1998 pour provoquer 50% de mortalité. Une table de correspondance poids des juvéniles, temps d'application du stress a ainsi été obtenue. Cependant, la précision de cette méthode reste trop élevée (40%) et doit donc être améliorée. Parallèlement à l'établissement de ce modèle, des populations d'écloseries identifiées ont été soumises à un choc thermique de 45°C selon l'abaque établi en 1997. Les résultats mettent en évidence une forte variabilité inter et intra-population dans les mortalités provoquées. Ces variabilités semblent être corrélées, d'une part, aux caractéristiques génétiques propres à chaque population, et d'autre part à la vitesse de croissance des animaux. Cependant, les résultats du suivi d'élevage de certains lots, montrent la fragilité d'un lot décelée de façon ponctuelle à l'aide de ce test ne prédit pas son devenir, c'est à dire, des mortalités ultérieures, sur parc. Cet outil pourrait cependant être utilisé à terme par les professionnels pour une évaluation de la sensibilité du naissain de différentes populations vis à vis de l'application d'un choc thermique et par la recherche comme technique standard de stress dans des domaines d'étude aussi variés que la génétique, la physiologie et la pathologie.

Mortality among juvenile Crassostrea gigas has been occuring during the summer months since 1995 and is now considered to be a real problem for French oyster culture. The aim of this study was to standardise the stress that could be applied to Crassostrea gigas spat. In initial experiments in 1998, the weight of individual spat and the duration of a heat shock at 50°C in freshwater, adapted for oysters of between 500 and 2000 mg, were built into a model to obtain 50% mortality. However, the precision was low (50%) and will need to be improved in the future. Following this, hatchery-produced juveniles weighing 10 to 500 mg were subjected to heat shock at 45°C in heshwater ; the duration of the shock was calculated based on a model built in 1997. The results showed a high intra and inter-population variability in mortality. This variability seemed to be related to the genetic characteristics of each population and to the growth rate. However, the results of a study of growth where the nutritional conditions were different showed that this test is probably an estimate of a limited oyster fragility and is not predictive of other kinds of mortality. However, this process could be used by breeders to estimate the sensitivity of different spat populations to heat shock before rearing, and in applied scientific research as a standard stress procedure in genetics, physiology and pathology.https://w3.ifremer.fr/archimer-admin/abstract.jsp#