Après le naufrage de l'Erika, la question s'est rapidement posée de l'impact des hydrocarbures sur la santé des coquillages, car la pollution concernait des zones de production conchylicoles. Le suivi zoosanitaire en place dans ces zones permettait d'avoir des données de référence avant impact. Il a été choisi différents sites exposés de référence, qui ont fait l'objet d'analyse en toxicologie et en pathologie. A la différence du cas de l'Arnoco Cadiz, l'effort n'a pas été mis uniquement sur les huîtres mais aussi sur d'autres espèces de coquillages, comme les moules et des fouisseurs, particulièrement exposés comme les coques et les palourdes. La mesure de l'exposition effectuée par la Direction de l'Environnement Littoral (MONERlKA) montre qu'une contamination anormale a persisté toute l'année 2000, et d'autre part que le taux de concentration des HAP pouvait être différent d'une espèce à l'autre, et d'un site à l'autre sur une faible distance. Les premiers résultats d'analyse ne montrent pas d'impact sur les huîtres et les palourdes. Sur les moules, le taux de Ciliés dans les branchies au Croisic et à Frandière sont plus élevés qu'ailleurs, et l'évolution de ce taux suit un processus de décontamination. Mais il existe de fortes variations spatiales de ce taux entre sites, en l'absence de pollution aux HAP, et il faudra confirmer ce résultat par d'autres analyses de moules en zone impactée. Sur les coques du Croisic, il a été détecté un taux anormal de lésions d'infiltration avec présences de levures intracellulaires associées. La caractérisation n'a été possible qu'en histologie et en ultramicroscopie. Mais le lien avec l'Erika ne pourra être confirmé qu'au travers des nouvelles lectures histologiques et d'un suivi de ces lésions sur le site du Croisic sur plusieurs années.