Mise en évidence du degré de tolérance de diverses populations d'huîtres Crassostrea gigas vis à vis de transferts multiples dans des écosystèmes de niveaux trophiques différents.

Le transfert d'huîtres d'un secteur de production à un autre, à différents stades de l'élevage est une pratique courante chez les professionnels. L'influence de ces transferts sur la croissance et la survie est actuellement inconnue. Ainsi, il est apparu opportun d'essayer de mettre en évidence le degré de tolérance de diverses populations d'huîtres creuses vis à vis de transferts multiples dans des écosystèmes à productivité différentes. Cette étude a pris en compte la variabilité de deux paramètres (mortalité et croissance) de différentes familles d'huîtres creuses C. gigas soumises à des transferts plus ou moins fréquents entre deux milieux d'élevage dissemblables par la quantité de nourriture apportée (Skeletonema costatum). L'un des deux bassins simulait un écosystème non limitant (Riche) grâce à l'apport de la diatomée Skeletonema costatum de quantité équivalente à une ration alimentaire de 2.10(puissance 9) cellules par huître et par jour. L'autre bassin était alimenté, quant à lui, par l'eau de mer naturelle sans complémentation en phytoplancton (Pauvre). Le matériel biologique étudié est issu de 15 croisements monoparentaux d'huîtres C. gigas. Il provient de l'écloserie de l'Ifremer de Ronce les Bains. Un lot de chaque famille a été distribué par parcours ou transfert. Dans chacun de ces lots, 30 animaux pris au hasard ont été numérotés. Les parcours d'élevage ou transferts suivant ont été testés: - écosystème non limitant sans transfert, - écosystème pauvre sans transfert, - 2 transferts au cours de l'étude (d'un écosystème à l'autre), - 5 transferts, - 11 transferts. Tous les 15 jours, 2250 animaux numérotés (15 familles * 5 transferts * 30 animaux) ont été pesés individuellement. Selon la même fréquence, les individus morts ont pu être dénombré. La somme des données recueillies sur la période expérimentale a permis de suivre l'évolution individuelle par famille de plein-frères et par transferts en fonction des paramètres de croissance et de mortalité des familles. De la même manière, les données ont été traitées, en regroupant les familles de plein-frères, à l'échelle des familles de demi-frères. L'analyse des données de croissance montre des différences statistiques significatives en fonction des différents parcours d'élevage. Il existe des différences statistiques au niveau des familles de demi-frères et certaines présentent de manière significative de mauvaises croissances quelque soit le parcours suivi. Les mortalités cumulées sur six mois d'élevage traduisent également des différences significatives en fonction des différents parcours d'élevage. Le parcours « milieu riche» présente l'écosystème où les mortalités sont les plus élevées. De plus, le traitement qui apparaît le moins stressant est le parcours où les transferts ont été les plus fréquents (11 transferts). Les autres cas, offrent des valeurs intermédiaires qui ne peuvent être statistiquement dissociées. L'étude semble montrée un effet direct du type de transfert sur les réactions de croissance et de survie des familles étudiées.

Mot-clé(s)

Crassostrea gigas, plasticité, écosystème, tolérance, transfert

Texte intégral

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Comment citer
Haure Joel, Ernande Bruno, Palvadeau Hubert, Nourry Max, Penisson Christian, Martin Jean-Louis (2002). Mise en évidence du degré de tolérance de diverses populations d'huîtres Crassostrea gigas vis à vis de transferts multiples dans des écosystèmes de niveaux trophiques différents. Ref. DRV/RST/RA/LCPL/2002-12. https://archimer.ifremer.fr/doc/00102/21324/

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