Si les coquillages sont considérés depuis longtemps comme des aliments à risque parce que consommés le plus souvent crus, les études épidémiologiques précises et complètes font défaut pour évaluer la part réelle des coquillages comme facteur de risque de certaines pathologies. Ce document décrit et discute les différentes approches méthodologiques d'une enquête épidémiologique dont le but est d'évaluer le risque d'hépatite A lié à la consommation de coquillages. En France métropolitaine, l'hépatite A est une maladie peu fréquente. Les données d'incidence sont évaluées entre 11 et 22 cas pour 100 000 habitants. Elles sont, cependant, imprécises. Parmi les facteurs de risque les plus fréquemment cités au niveau national, on trouve la contamination lors de voyage en zone d'endémie, la contamination par contact, puis la consommation d'aliments contaminés dont les coquillages. Les huîtres sont traditionnellement consommés pendant les fêtes de fin d'année. Des données plus circonstanciées sur la répartition spatio-temporelle des consommateurs, sur les quantités consommées et sur l'origine exacte des coquillages manquent. De même, les résultats sur la contamination virale du milieu littoral sont encore fragmentaires. Les principales approches méthodologiques en épidémiologie ont été discutées : enquêtes liées à l'apparition d'épidémies, enquêtes cas-témoin des cas d'hépatites sporadiques et les études de cohorte. Il ressort que les études cas-témoin semblent les mieux adaptées à l'analyse de la relation consommation de coquillages - hépatite A, car la maladie est rare. Dans l'état actuel des connaissances, l'étude des cas sporadiques apparaît la plus appropriée pour juger de l'importance des coquillages comme facteur de risque de l'hépatite A.