Le phénomène des mortalités estivales de l'huître creuse Crassostrea gigas est observé en France depuis le début des années 90. Ces mortalités sont classiquement associées à des stades jeunes et des températures estivales et surviennent au cours de la période de reproduction de l'animal. Les études menées dans le cadre du projet Morest (2001-2005), ont montré qu'il existait, en période estivale, des risques d'origines biologiques et environnementales, dont l'interaction induisait des stress létaux pour des animaux en situation de faiblesse physiologique. Parmi ces risques, celui subi par les élevages à proximité du sédiment s’est avéré important sur estran. La pratique culturale des semis en eau profonde en baie de Quiberon (Morbihan) est donc susceptible d'exposer les huîtres à ces conditions défavorables. Le suivi de mortalité opéré sur les concessions de la baie dénote une variabilité importante selon les secteurs de la baie, tant en terme de niveau absolu de mortalité que de différentiel entre les huîtres au sol et en pleine eau. Expérimentalement, l'étude a confirmé que les huîtres élevées à proximité du sédiment présentaient des différences physiologiques (maturation, indice de vitalité) et de croissance par rapport à celles élevées en pleine eau. Ces différences ne se répercutent cependant pas, en 2003 et 2004, sur le niveau de mortalité. L'existence de substances réduites (sulfure et ammonium) dans le sédiment, et leur potentiel de diffusion dans l'eau suprabenthique a été recherchée pour expliquer cet impact du sédiment. Les résultats montrent que le sédiment consolidé de la baie de Quiberon possède le potentiel pour être la source de ces substances toxiques, qui peuvent se retrouver dans la colonne d'eau. Les concentrations de sulfure et d'ammonium mesurées en 2003 et 2004 dans la colonne d'eau sont restées en deçà des valeurs de toxicité aiguë pour ces substances, dans un contexte global de faible mortalité. Les mesures d'écotoxicité du sédiment ont montré des valeurs généralement faibles, et inférieures à celles mesurées sur estran.

The phenomenon of summer mortalities of the Pacific cupped oyster Crassostrea gigas is observed in France since the beginning of the 90's. These mortalities are classically associated to younger stages and summer temperatures and occur during the reproduction period of the animal. The studies undertaken during the project Morest (2001-2005), showed that a number of biological and environmental risks, the interaction of them induces lethal stresses for animals in physiological weakness, exists in summer. Among these risks, that which is withstood by the oysters bred close to the sediment proved to be significant in intertidal areas. In Quiberon bay (southern Brittany, France), the breeding practices of sowing oysters in deep water is thus likely to expose oysters to these adverse conditions. The follow-up of mortality operated on the leasing grounds of the bay indicates a large variability according to the bay sectors, as well in term of absolute level of mortality as of differential between oysters bred on the ground and in open water. In the same periods, experiments confirmed that the oysters bred close to the sediment showed different physiological parameters (maturation, index of vitality) and growth compared to those kept at an elevation of 60cm from the ground. However, the levels of mortality did not reflect these differences in 2003 and 2004. The existence of reduced compounds (sulphide and ammonia) inside the sediment, and their potential flux into the suprabenthic water is required to explain this sediment effect. The results show that the solid sediment of the bay of Quiberon is a potential source of these toxic compounds, which can be found in the water column. The sulphide and ammonia concentrations measured in the water column are however below their values of acute toxicity, according to the low values of mortality recorded in 2003 and 2004. Measurements of ecotoxicity of the sediment and water column showed generally low values, lower than those found in intertidal areas.